Hagiographie du bienheureux Pouyss
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Hagiographie du bienheureux Pouyss
HAGIOGRAPHIE DU BIENHEUREUX POUYSS
Une enfance douloureuse
Pouyss naquit à Dieppe le quatrième jour du mois d’octobre 1430, jour de la Saint François. Considéré comme normand, il était pourtant issu d’une humble famille de pêcheurs vannetais, ce qui symbolise en quelque sorte le paradoxe futur de cet homme et sa propension à se retrouver fréquemment comme entremetteur (voire cible commune) entre deux camps antagonistes. Les conditions de vie à Vannes étaient très dures à supporter pour ses parents. Privations et labeur résumaient l’existence de cette famille dépourvue de tout.
Dans les premiers jours d’août 1430, alors que la mère du futur cardinal était enceinte de six mois, ils se résolurent à partir à Dieppe, espérant y trouver une vie moins difficile.
Ce n’est que deux mois plus tard que les malheureux, au terme d’un voyage éprouvant, y parvinrent.
La mère donna alors naissance au fils, prématuré d’un mois, en passant les portes de Dieppe. Toute sa vie, Pouyss, comme son père, avait cru qu’elle était morte durant cet accouchement. Mais, bien que semblant décédée, elle fut jetée dans la fosse commune encore vivante et partit loin de Dieppe, ne revoyant jamais son fils.
Et Pouyss, quant à lui, vécut, de sorte que cet instinct dénotait, selon les dires de son père, une certaine force de caractère, celle-là qui lui permettrait plus tard de gravir les échelons de la hiérarchie ecclésiastique.
Pouyss connut alors une enfance plutôt paisible, dans l’humilité et la conservation relatives à ses origines. En 1454, c’était un jeune homme au caractère plutôt timide, bien que ne manquant pas d’humour, et déjà travailleur déterminé. Il accompagnait quotidiennement son père, Erwann, à la pêche au large des côtes dieppoises, dans la Manche.
Si la blessure de la perte de sa mère était toujours vivace et douloureuse, lui et son père avaient finalement accepté ce malheur de la vie avec philosophie.
La vie dieppoise
Un jour, des pirates anglais, menés par le terrible Zerostar, débarquèrent à Dieppe. Ils saccagèrent la mairie, pillèrent ses richesses, répandirent le malheur dans ce village auparavant paisible. Les Dieppois se révoltèrent alors et chassèrent les envahisseurs. Mais dans leur retraite, ils rencontrèrent Erwann qui allait vendre sa prise au marché.
Plus tard dans la journée, des Dieppois portèrent le cadavre du pauvre homme, transpercé de part en part et vidé de son sang, et qui tenait encore son poisson fermement dans sa main, dans la modeste bicoque de Pouyss.
Cette perte tragique causa au jeune homme une tristesse incommensurable, de sorte qu’il erra des jours durant sur les côtes dieppoises, recherchant dans les marées grises et salées de la Manche quelque réconfort.
L’onde restait silencieuse devant les appels de son cœur et il se résolut à reprendre sa vie de pêcheur, comme « avant ».
Un soir, il se rendit en taverne pour briser sa solitude. C’est ainsi qu’il rencontra des personnes qui devinrent ses amis, Hester et son concubin le maire Chickencoincoin, Sylphaël, rédacteur en chef du CANARD de Dieppe, Olrik, capitaine de la milice municipale… Il put alors partager avec plusieurs personnes toute l’amitié dont il était capable.
Et Pouyss commença à contribuer modestement au CANARD de Dieppe, par quelques articles écrits sous la faible lumière de la chandelle.
Mais Pouyss avait-il trouvé la vocation qui devait être celle de sa vie ?
L’éveil pieux
C’est parfois dans les rencontres fortuites que les grands hommes naissent. Ce fut le cas pour Pouyss qui rencontra un beau jour Sashann, un Franciscain, et qui deviendrait son plus grand ami. Sashann lui parlait de l’Ordre Franciscain, de sorte que Pouyss, dont la naissance le jour de la Saint François ne pouvait être qu’un signe du destin, trouvait grand plaisir à l’écouter et se sentit bientôt attiré par cette vie religieuse. Cette inclination vers l’Eglise pouvait donner à la vie de Pouyss le sens qu’il cherchait.
Il fut alors baptisé par le père Marco Polo et n’avait pour parrain nul autre que Sashann. Mais il ne put trouver de marraine, comme si Dieu avait voulu le priver de toute mère, fût-elle symbolique.
La cérémonie fut l’un des meilleurs moments de la vie de Pouyss, qui se sentit naître une seconde fois, sous l’œil bienveillant du Très Haut.
Le pêcheur dieppois qui prenait tant de plaisir à entendre parler de Dieu et de l’Eglise sentait sa vocation venir et s’approcher à grands pas.
Toutefois, après son intégration dans l’Ordre des Frères Mineurs, Pouyss fut troublé par le pragmatisme de celui-ci, où la raison d’Aristote semblait supplanter la spiritualité de Christos. Ce n’est qu’éveillé par l’amitié aristotélicienne des Frères Nico, Bibineloden, Chevalier Saint Georges, Anguillerusée, sans oublier Frère Sashann, qu’il se rendit compte que les deux prophètes avaient un enseignement commun.
Et il devint bientôt un jeune prêtre enthousiaste, quoique timide, mais très érudit et au prêche envolé et plein de foi. D’aucuns racontent qu’il avait toujours quelques livres sous le bras, comme s’il s’instruisait sans cesse des écrits saints.
Celui dont ses frères Franciscains vantaient l’abnégation et la persévérance, et le plaisir qu’il prenait à effectuer quelque tâche que ce fût, décida alors de s’investir dans le Concile Vatican I, destiné à réformer le dogme aristotélicien.
Le concile
C’est ainsi par l’intermédiaire de cette tâche de grande ampleur, à laquelle allait s’atteler Pouyss, qu’il allait connaître de grands aristotéliciens du moment, comme Son Eminence Lescure et Jeandalf, membre de l’Ordre Cistercien. Le rôle de Pouyss dans le concile était de traduire des textes saints oubliés. Son premier essai, la Fin des Temps, fut un échec, mais le travailleur acharné qu’était Pouyss n’allait pas s’arrêter à cela.
Il s’adonna entièrement à son travail, qui trouva consécration dans la rédaction des hagiographies de saint Ripolin et Sainte Nitouche. Ce dernier texte soulignait la principale erreur de l’Eglise : le culte rendu au seul Christos. Cela devait engendrer de graves tensions au sein même de l’Eglise, en particulier entre deux Ordres religieux aux interprétations des écritures opposées : les Thomistes et les Franciscains. Tandis que les premiers s’appuyaient sur la tradition spirituelle de l’Eglise, sur son côté mystique, les seconds en revanche incarnaient un courant s’attachant à la raison d’Aristote, d’où un aspect plus philosophique de la religion. Cela n’empêcha pas Pouyss le Franciscain de recontrer deux Thomistes avec qui il se lia d’amitié : Lorgol et Saint Trufaldini. D’ailleurs, bien qu’il fût loin d’embrasser les convictions thomistes, Pouyss se sentait aussi quelque peu éloigné de l’interprétation franciscaine, ce qui le ferait plus tard quittait son Ordre pour fonder l’Ordre Lescurien.
Dès lors, sous l’égide et les conseils avisés de Lescure et Frère Nico, fondateur de l’Ordre Franciscain, quelques clercs, dont Pouyss, s’échinèrent à à produire une traduction la plus parfaite possible et ce n’est qu’au terme d’une multitude d’heures passées à remettre en question chaque phrase, chaque mot, que leur travail fut achevé, posant le socle du dogme réformé de l’Aristotélisme : le Livre des Vertus.
Ce formidable don de soi de Pouyss, qui avait participé à traduire une grande partie des textes, dont la Création, la Pré-Histoire – texte au sujet duquel l’interprétation plus mystique de Pouyss s’opposa à celle de Frère Nico, ce qui devait plus tard faire réfléchir le premier sur sa place au sein des Franciscains – l’Eclipse et la Fin des Temps, en fit un réformateur majeur de l’Eglise Aristotélicienne, de sorte que chaque catéchumène aujourd’hui profite de son considérable labeur.
Et celui-ci permit à Pouyss de gravir les échelons de l’Eglise, tant dans l’Ordre Franciscain, où il fut nommé théologien et bibliothécaire, ce qui lui permit d’assouvir son besoin de spiritualité, mais aussi dans le clergé séculier, quand son ami franciscain Bibineloden, alors Archevêque de Tours, l’ordonna évêque de Nantes, afin de réformer le clergé breton. Et Pouyss le Normand quitta Dieppe pour Vannes, en Bretagne, alors même que les tensions entre le Grand Duché et la Normandie étaient palpables. Il fut par ailleurs accompagné dans son nouveau diocèse par deux jeunes franciscains talentueux, Morgan de Sauvigny et Cédric des Flandres avec qui une réelle complicité se noua. C’est d’ailleurs peu avant son accession à l’épiscopat que Pouyss commença à aider DeSauvigny dans son projet de Bibliomélie, où tous les savoirs du monde aristotélicien ou hérérodoxe se retrouveraient, constituant une bibliothèque religieuse universelle, haut lieu de la culture des hommes.
A son arrivée en terre bretonne, le nouvel évêque fut bien accueilli, non seulement par les autorités, mais également par la population. Le Sieur Dagsit en particulier se montra fort courtois envers Pouyss et demanda au Franciscain de l’aider à réformer le droit ecclésial breton, cette partie du Grand Coutumier Breton qui régissait la vie du clergé du Grand Duché. Le travail de Pouyss, toujours aussi perfectionniste et exigeant en particulier vis-à-vis de lui-même, fut jugé fort satisfaisant par le conseil ducal breton et Pouyss devint ainsi également un réformateur de l’Eglise bretonne.
Jusqu’alors jugé brillant par ses pairs, dont il forçait l’admiration par son abnégation à la tâche, Pouyss allait rencontrer bientôt d’autres difficultés, qu’il surmonterait grâce à sa force de caractère et à son charisme hors du commun.
Une enfance douloureuse
Pouyss naquit à Dieppe le quatrième jour du mois d’octobre 1430, jour de la Saint François. Considéré comme normand, il était pourtant issu d’une humble famille de pêcheurs vannetais, ce qui symbolise en quelque sorte le paradoxe futur de cet homme et sa propension à se retrouver fréquemment comme entremetteur (voire cible commune) entre deux camps antagonistes. Les conditions de vie à Vannes étaient très dures à supporter pour ses parents. Privations et labeur résumaient l’existence de cette famille dépourvue de tout.
Dans les premiers jours d’août 1430, alors que la mère du futur cardinal était enceinte de six mois, ils se résolurent à partir à Dieppe, espérant y trouver une vie moins difficile.
Ce n’est que deux mois plus tard que les malheureux, au terme d’un voyage éprouvant, y parvinrent.
La mère donna alors naissance au fils, prématuré d’un mois, en passant les portes de Dieppe. Toute sa vie, Pouyss, comme son père, avait cru qu’elle était morte durant cet accouchement. Mais, bien que semblant décédée, elle fut jetée dans la fosse commune encore vivante et partit loin de Dieppe, ne revoyant jamais son fils.
Et Pouyss, quant à lui, vécut, de sorte que cet instinct dénotait, selon les dires de son père, une certaine force de caractère, celle-là qui lui permettrait plus tard de gravir les échelons de la hiérarchie ecclésiastique.
Pouyss connut alors une enfance plutôt paisible, dans l’humilité et la conservation relatives à ses origines. En 1454, c’était un jeune homme au caractère plutôt timide, bien que ne manquant pas d’humour, et déjà travailleur déterminé. Il accompagnait quotidiennement son père, Erwann, à la pêche au large des côtes dieppoises, dans la Manche.
Si la blessure de la perte de sa mère était toujours vivace et douloureuse, lui et son père avaient finalement accepté ce malheur de la vie avec philosophie.
La vie dieppoise
Un jour, des pirates anglais, menés par le terrible Zerostar, débarquèrent à Dieppe. Ils saccagèrent la mairie, pillèrent ses richesses, répandirent le malheur dans ce village auparavant paisible. Les Dieppois se révoltèrent alors et chassèrent les envahisseurs. Mais dans leur retraite, ils rencontrèrent Erwann qui allait vendre sa prise au marché.
Plus tard dans la journée, des Dieppois portèrent le cadavre du pauvre homme, transpercé de part en part et vidé de son sang, et qui tenait encore son poisson fermement dans sa main, dans la modeste bicoque de Pouyss.
Cette perte tragique causa au jeune homme une tristesse incommensurable, de sorte qu’il erra des jours durant sur les côtes dieppoises, recherchant dans les marées grises et salées de la Manche quelque réconfort.
L’onde restait silencieuse devant les appels de son cœur et il se résolut à reprendre sa vie de pêcheur, comme « avant ».
Un soir, il se rendit en taverne pour briser sa solitude. C’est ainsi qu’il rencontra des personnes qui devinrent ses amis, Hester et son concubin le maire Chickencoincoin, Sylphaël, rédacteur en chef du CANARD de Dieppe, Olrik, capitaine de la milice municipale… Il put alors partager avec plusieurs personnes toute l’amitié dont il était capable.
Et Pouyss commença à contribuer modestement au CANARD de Dieppe, par quelques articles écrits sous la faible lumière de la chandelle.
Mais Pouyss avait-il trouvé la vocation qui devait être celle de sa vie ?
L’éveil pieux
C’est parfois dans les rencontres fortuites que les grands hommes naissent. Ce fut le cas pour Pouyss qui rencontra un beau jour Sashann, un Franciscain, et qui deviendrait son plus grand ami. Sashann lui parlait de l’Ordre Franciscain, de sorte que Pouyss, dont la naissance le jour de la Saint François ne pouvait être qu’un signe du destin, trouvait grand plaisir à l’écouter et se sentit bientôt attiré par cette vie religieuse. Cette inclination vers l’Eglise pouvait donner à la vie de Pouyss le sens qu’il cherchait.
Il fut alors baptisé par le père Marco Polo et n’avait pour parrain nul autre que Sashann. Mais il ne put trouver de marraine, comme si Dieu avait voulu le priver de toute mère, fût-elle symbolique.
La cérémonie fut l’un des meilleurs moments de la vie de Pouyss, qui se sentit naître une seconde fois, sous l’œil bienveillant du Très Haut.
Le pêcheur dieppois qui prenait tant de plaisir à entendre parler de Dieu et de l’Eglise sentait sa vocation venir et s’approcher à grands pas.
Toutefois, après son intégration dans l’Ordre des Frères Mineurs, Pouyss fut troublé par le pragmatisme de celui-ci, où la raison d’Aristote semblait supplanter la spiritualité de Christos. Ce n’est qu’éveillé par l’amitié aristotélicienne des Frères Nico, Bibineloden, Chevalier Saint Georges, Anguillerusée, sans oublier Frère Sashann, qu’il se rendit compte que les deux prophètes avaient un enseignement commun.
Et il devint bientôt un jeune prêtre enthousiaste, quoique timide, mais très érudit et au prêche envolé et plein de foi. D’aucuns racontent qu’il avait toujours quelques livres sous le bras, comme s’il s’instruisait sans cesse des écrits saints.
Celui dont ses frères Franciscains vantaient l’abnégation et la persévérance, et le plaisir qu’il prenait à effectuer quelque tâche que ce fût, décida alors de s’investir dans le Concile Vatican I, destiné à réformer le dogme aristotélicien.
Le concile
C’est ainsi par l’intermédiaire de cette tâche de grande ampleur, à laquelle allait s’atteler Pouyss, qu’il allait connaître de grands aristotéliciens du moment, comme Son Eminence Lescure et Jeandalf, membre de l’Ordre Cistercien. Le rôle de Pouyss dans le concile était de traduire des textes saints oubliés. Son premier essai, la Fin des Temps, fut un échec, mais le travailleur acharné qu’était Pouyss n’allait pas s’arrêter à cela.
Il s’adonna entièrement à son travail, qui trouva consécration dans la rédaction des hagiographies de saint Ripolin et Sainte Nitouche. Ce dernier texte soulignait la principale erreur de l’Eglise : le culte rendu au seul Christos. Cela devait engendrer de graves tensions au sein même de l’Eglise, en particulier entre deux Ordres religieux aux interprétations des écritures opposées : les Thomistes et les Franciscains. Tandis que les premiers s’appuyaient sur la tradition spirituelle de l’Eglise, sur son côté mystique, les seconds en revanche incarnaient un courant s’attachant à la raison d’Aristote, d’où un aspect plus philosophique de la religion. Cela n’empêcha pas Pouyss le Franciscain de recontrer deux Thomistes avec qui il se lia d’amitié : Lorgol et Saint Trufaldini. D’ailleurs, bien qu’il fût loin d’embrasser les convictions thomistes, Pouyss se sentait aussi quelque peu éloigné de l’interprétation franciscaine, ce qui le ferait plus tard quittait son Ordre pour fonder l’Ordre Lescurien.
Dès lors, sous l’égide et les conseils avisés de Lescure et Frère Nico, fondateur de l’Ordre Franciscain, quelques clercs, dont Pouyss, s’échinèrent à à produire une traduction la plus parfaite possible et ce n’est qu’au terme d’une multitude d’heures passées à remettre en question chaque phrase, chaque mot, que leur travail fut achevé, posant le socle du dogme réformé de l’Aristotélisme : le Livre des Vertus.
Ce formidable don de soi de Pouyss, qui avait participé à traduire une grande partie des textes, dont la Création, la Pré-Histoire – texte au sujet duquel l’interprétation plus mystique de Pouyss s’opposa à celle de Frère Nico, ce qui devait plus tard faire réfléchir le premier sur sa place au sein des Franciscains – l’Eclipse et la Fin des Temps, en fit un réformateur majeur de l’Eglise Aristotélicienne, de sorte que chaque catéchumène aujourd’hui profite de son considérable labeur.
Et celui-ci permit à Pouyss de gravir les échelons de l’Eglise, tant dans l’Ordre Franciscain, où il fut nommé théologien et bibliothécaire, ce qui lui permit d’assouvir son besoin de spiritualité, mais aussi dans le clergé séculier, quand son ami franciscain Bibineloden, alors Archevêque de Tours, l’ordonna évêque de Nantes, afin de réformer le clergé breton. Et Pouyss le Normand quitta Dieppe pour Vannes, en Bretagne, alors même que les tensions entre le Grand Duché et la Normandie étaient palpables. Il fut par ailleurs accompagné dans son nouveau diocèse par deux jeunes franciscains talentueux, Morgan de Sauvigny et Cédric des Flandres avec qui une réelle complicité se noua. C’est d’ailleurs peu avant son accession à l’épiscopat que Pouyss commença à aider DeSauvigny dans son projet de Bibliomélie, où tous les savoirs du monde aristotélicien ou hérérodoxe se retrouveraient, constituant une bibliothèque religieuse universelle, haut lieu de la culture des hommes.
A son arrivée en terre bretonne, le nouvel évêque fut bien accueilli, non seulement par les autorités, mais également par la population. Le Sieur Dagsit en particulier se montra fort courtois envers Pouyss et demanda au Franciscain de l’aider à réformer le droit ecclésial breton, cette partie du Grand Coutumier Breton qui régissait la vie du clergé du Grand Duché. Le travail de Pouyss, toujours aussi perfectionniste et exigeant en particulier vis-à-vis de lui-même, fut jugé fort satisfaisant par le conseil ducal breton et Pouyss devint ainsi également un réformateur de l’Eglise bretonne.
Jusqu’alors jugé brillant par ses pairs, dont il forçait l’admiration par son abnégation à la tâche, Pouyss allait rencontrer bientôt d’autres difficultés, qu’il surmonterait grâce à sa force de caractère et à son charisme hors du commun.
Dernière édition par Pouyss le Ven 11 Avr - 1:18, édité 2 fois
Pouyss- Nombre de messages : 213
Age : 43
Date d'inscription : 27/03/2007
Re: Hagiographie du bienheureux Pouyss
L’Ordre Lescurien
Tandis qu’en Bretagne, là où toute haine entre religieux et laïcs était inexistante, tout allait pour le mieux pour Pouyss, c’est du côté de son ancienne terre, la Normandie, qu’il y eut un bouleversement. La situation politique y était en effet extrêmement tendue, quand le cardinal camerlingue et archevêque de Rouen Lescure fut accusé de haute trahison, pour avoir soi-disant livré à l’AAP des informations tenues secrètes par le conseil ducal dont il faisait partie. Le parrain et ami de Pouyss, Sashann, dut également subir cette grave accusation – même s’il fut par la suite innocenté – , qui était passible de mort, d’autant que la guerre avait récemment éclaté entre la Bretagne et le Royaume de France, auquel était rattachée la Normandie.
Quand on retrouva Lescure assassiné dans sa geôle à Rouen, la Curie romaine décida de mener une croisade en Normandie, considérée comme complice de ce meurtre.
Pouyss, évêque de Nantes, adopté par les Bretons, n’en restait pas moins Normand de cœur. Et il refusait de voir sa terre natale souillée par un conflit avec sa propre Eglise. Partisan d’une conversion par le prêche plutôt que par le feu, Pouyss partit à Rome où il s’échina à empêcher le mal d’être fait, s’opposant notamment vigoureusement à Son Eminence Pater San Giovanni, qui menait les Saintes Armées en terre normande.
Malgré tous les justes efforts de Pouyss, la croisade eut lieu et ne soulagea pas les tensions entre Rome et la Normandie, bien au contraire.
C’est alors que Pouyss fut nommé simultanément archevêque de Rouen et cardinal, car seul un Normand pouvait comprendre la fierté normande, et, de ce fait, pouvait prêcher la parole d’Aristote en cette terre meurtrie.
C’est également à ce moment qu’il quitta l’Ordre Franciscain, où il ne se sentait plus guère à sa place et fonda l’Ordre Lescurien, sur les valeurs d’humilité,
d’enseignement
et de progrès.
En effet, la nouvelle tâche de Pouyss, faire de la Normandie et de l’Alençon, dont les paroisses étaient rattachées à l’archidiocèse métropolitain de Rouen, des terres aristotéliciennes, trouva dans la création de ce nouvel ordre religieux, voué au saint martyr de la Normandie, Lescure, un moteur de l’Eglise dans cette province. Initialement, l’Ordre devait en effet former des clercs pour les envoyer prêcher dans les paroisses normandes, alors désertées par Rome, ou ailleurs dans les Royaumes.
Pendant deux mois, Pouyss se battit pour que de la Normandie naisse un ordre nouveau et éclairé, et pour que de cet ordre naisse une Normandie nouvelle, fière de sa foi, de sorte que cette symbiose devait sceller la réconciliation entre les Normands et l’Eglise. C’est pour cela qu’aidé de son ami laïc Aluthor, des ex-Franciscains Morgan de Sauvigny et Cedric des Flandres, de Jeandalf, et de Lodovicus, personne dont les qualités avaient plu à Pouyss, il put faire de l’Ordre Lescurien l’incarnation du renouveau de l’Eglise en Normandie, pour rétablir la justice que Dieu avait voulu.
Les Lescuriens recrutèrent nombre de clercs normands ou alençonnais, comme la mère Lexartey, les frères Adremir et Kaioh, en qui Pouyss voyait l’avenir du clergé de son archidiocèse,, ainsi que la mère Jandebohem, qui occupa une place particulière dans son cœur, mais aussi des clercs ou des laïcs extérieurs à la Normandie et à l’Alençon, comme le frère Archimbaud, de sorte que l’Ordre Lescurien rayonnerait dans tout le monde aristotélicien.
Par ce travail de longue haleine de rénovation du clergé normand, laissé à exsangue par la croisade, Pouyss parvint à réimplanter à long terme l’Eglise dans son archidiocèse.
Sous le rectorat de Pouyss, l’Ordre Lescurien posa les bases de nombreuses institutions, religieuses ou laïques, dont certaines sont néanmoins restées au point mort, par manque d’effectif ou pour d’autres raisons : ainsi, il donna naissance à la Balance, cabinet juridique lescurien, à l’Assemblée, parti politique lescurien, au Couvent d’Alençon, destiné à devenir la principale bibliothèque lescurienne et au Bouclier, organisme militaire défensif créé avec le rapprochement de l’Ordre Lescurien et de l’Ordre des Chevaliers Francs, dont la Grande Intendante, Lerina, devint une proche amie de Pouyss. Mais le retard pris par la reconnaissance de l’OCF par la Curie laissa en suspens la constitution du Bouclier.
Un homme confronté à moult oppositions
Si Pouyss, en très peu de temps, avait acquis une renommée considérable au sein de l’Eglise, il dut bientôt faire face à de farouches et nombreuses oppositions. En effet, ce réformateur allait parfois à contre-courant de la pensée de son époque.
Déjà à l’époque de la croisade normande, il s’était opposé au cardinal inquisiteur Pater San Giovanni. Mais aucun camp n’avait fléchi et le désastre de la croisade eut lieu, laissant une Normandie en proie aux hérétiques…
C’est cette expérience qui fit prendre conscience à Pouyss qu’aussi grand que fût son désir de réforme, sa seule opinion ne pourrait pas toujours les lui faire accomplir. C’est ainsi que celle menée par la Curie sur les Saintes Armées et l’Inquisition vit deux opinions farouchement antagonistes, celle de Pouyss et celle de Son Eminence Eckris, s’opposer dans le respect mutuel, de sorte que la capacité de chacun à défendre ses positions avec conviction et sincérité forçait l’admiration de l’autre. Mais hélas, Pouyss ne put connaître de son vivant les aboutissements de ces débats endiablés.
Toujours à la Curie, la question du célibat des prêtres engendra une grave discorde entre Pouyss et son ami de toujours, le cardinal lescurien Jeandalf, qui amena ce dernier à quitter l’Ordre Lescurien. Cela devait profondément affecter Pouyss, qui parvint finalement par la suite à concilier les oppositions et à trouver un compromis satisfaisant, mais regrettant les paroles qu’il avait pu dire à Jeandalf.
Par ailleurs, Pouyss était un fervent défenseur du rôle des Ordres religieux et s’attela pour cela à créer une Ambassade à Rome pour ouvrir des débats entre chaque Ordre et favoriser leur entente. Mais il était alors l’un des rares à penser cela, tandis que la majorité voyait un rôle plus important aux Assemblées épiscopales. Et sa mort précoce l’empêcha de mener ce projet à son terme
Dans le même ordre d’idées, un conflit houleux opposa les cardinaux Pouyss et Nolivos, alors primat de France. Ce conflit porta sur la place des Ordres religieux et des Assemblées épiscopales au sein de l’Eglise. Pouyss voyait dans les Ordres, comme l’Ordre Lescurien, des organismes aptes à recruter des clercs pour les former et ainsi servir de moteur à l’Eglise dans ses provinces, comme la province de Rouen pour Pouyss et les Lescuriens. En outre, il voyait dans les Assemblées épiscopales une entrave à sa gestion de sa province. A l’inverse, Son Eminence Nolivos, ainsi que plusieurs évêques français, percevait dans l’opinion de Pouyss un moyen de noyauter le clergé, d’en prendre le contrôle.
En outre, l’AEF vit une autre divergence d’opinions entre Pouyss et ses homologues évêques, à propos du mode nomination de ces mêmes évêques. Monseigneur Lodovicus, un Lescurien que Pouyss avait soutenu pour accéder à l’épiscopat, se fit le chef de file de cette opposition. Hélas ! Pouyss était loin d’être un homme parfait, et son défaut de tempérance engendrait souvent un emportement regrettable, de sorte que Lodovicus quitta l’Ordre Lescurien.
C’est également à cause de cette diplomatie défaillante que Cédric des Flandres, évêque de Dié, ayant échangé des propos vifs avec Pouyss, en fit de même.
C’est sans doute ce caractère colérique qui avait fait tant d’ennemis à Pouyss, mais nul homme sur cette Terre ne pouvait être parfait.
Une fin brutale
Dans toutes ces luttes verbales, Pouyss avait pesé de tout son poids et avec toute sa force de conviction pour faire ce qu’il lui semblait bon pour l’Eglise.
Certes tous ses actes n’avaient pas forcément été couronnés de succès, mais il demeure que jamais Pouyss ne regretta quoi que ce fût. Son engagement vertueux en faveur de sa conception de l’Eglise était un modèle du genre.
Mais, s’il lui avait fait de fidèles amis, il lui avait également soulevé de farouches ennemis.
Et le déclin de sa vie commença, qui lentement le mènerait à sa perte, une bien grande perte pour l’Eglise, des dires mêmes de certains de ses opposants à la Curie, qui le respectaient profondément et plaçaient en lui une totale confiance.
C’est le décès de FrèreNico, son mentor de toujours, qui fut le déclencheur de son mal-être.
De jour en jour, l’acharnement de ses détracteurs se faisait plus grand. Il luttait pour ses convictions, pour ce qu’il estimait être bon. Mais cet infatigable travailleur sentit que son œuvre n’était plus comprise par la plupart.
C’est lorsque son supérieur Sa Sainteté le Pape Eugène V désavoua la décision de la Curie d’envoyer les Saintes Armées en Anjou que fut porté à Pouyss le coup de grâce. Abandonné par sa hiérarchie, attaqué par ses détracteurs, il quitta la Curie et toutes ses charges lorsque, désabusé, il ne s’estima plus apte à aider l’Eglise.
Il se retira dès lors chez lui, à Fécamp, où sa foi en Dieu resta intacte, mais son énergie diminuait de jour en jour.
Cruelle désillusion que celle d’avoir cru pouvoir apporter quelque chose au monde, quand une sombre coalition réduit à néant l’œuvre de toute une vie dévouée à sa conviction profonde.
Dans la province de Rouen, la nomination d’un non Lescurien à l’archevêché consacra la ruine de sa politique archidiocésaine.
S’il gardait une rancœur envers certains de ses opposants, il ne voulut pas résister ou se venger par un quelconque moyen. Désormais, Pouyss avait compris que le bonheur est une forme de contemplation qu’il devrait s’efforcer d’atteindre seul et loin de Rome et de ses tracas.
Aussi trouva-t-il seulement à la fin de sa vie la sérénité à laquelle il aspirait, se rapprochant par là même du mysticisme d’Aristote. On affirme d’ailleurs que les vapeurs d’encens calvanisées lui permettaient d’atteindre la pure conscience.
Au terme de son existence, il put se consacrer enfin à achever la traduction de l’hagiographie de l’archange Saint Georges, et laissa même quelques manuscrits sur son maître de toujours, FrèreNico, qu’il souhaitait voir canoniser.
Et sa mort de vieillesse prématurée passa relativement inaperçue, comme si la vie de ce grand homme avait été une illusion, fugitive certes, mais tellement importante pour l’Eglise de Dieu.
Pouyss restera donc dans l'histoire comme un saint bâtisseur de l'Eglise aristotélicienne, pour son oeuvre considérable de réforme du dogme qui a été centrale dans sa vie.
Il agissait toujours avec conviction et engagement, mais aussi avec une grande justice, vis-à-vis d'autrui.
Il n'a jamais non plus oublié sa terre natale, la défendant contre les fers étrangers mais aussi contre ses propres dangers internes. Cela fait de Pouyss le Saint patron de la Normandie.
Enfin, le rôle qu'il a joué entre Normandie et Bretagne pour la conciliation mérite d'être symbolisé par la crêpe au jambon, ce plat typique de ces régions et que le bon vivant Pouyss aura nombre de fois dévoré avec foi.
Hommages posthumes :
Tandis qu’en Bretagne, là où toute haine entre religieux et laïcs était inexistante, tout allait pour le mieux pour Pouyss, c’est du côté de son ancienne terre, la Normandie, qu’il y eut un bouleversement. La situation politique y était en effet extrêmement tendue, quand le cardinal camerlingue et archevêque de Rouen Lescure fut accusé de haute trahison, pour avoir soi-disant livré à l’AAP des informations tenues secrètes par le conseil ducal dont il faisait partie. Le parrain et ami de Pouyss, Sashann, dut également subir cette grave accusation – même s’il fut par la suite innocenté – , qui était passible de mort, d’autant que la guerre avait récemment éclaté entre la Bretagne et le Royaume de France, auquel était rattachée la Normandie.
Quand on retrouva Lescure assassiné dans sa geôle à Rouen, la Curie romaine décida de mener une croisade en Normandie, considérée comme complice de ce meurtre.
Pouyss, évêque de Nantes, adopté par les Bretons, n’en restait pas moins Normand de cœur. Et il refusait de voir sa terre natale souillée par un conflit avec sa propre Eglise. Partisan d’une conversion par le prêche plutôt que par le feu, Pouyss partit à Rome où il s’échina à empêcher le mal d’être fait, s’opposant notamment vigoureusement à Son Eminence Pater San Giovanni, qui menait les Saintes Armées en terre normande.
Malgré tous les justes efforts de Pouyss, la croisade eut lieu et ne soulagea pas les tensions entre Rome et la Normandie, bien au contraire.
C’est alors que Pouyss fut nommé simultanément archevêque de Rouen et cardinal, car seul un Normand pouvait comprendre la fierté normande, et, de ce fait, pouvait prêcher la parole d’Aristote en cette terre meurtrie.
C’est également à ce moment qu’il quitta l’Ordre Franciscain, où il ne se sentait plus guère à sa place et fonda l’Ordre Lescurien, sur les valeurs d’humilité,
je ne dis pas que je ne peux pas me tromper, même si ça semble peu vraisemblable
d’enseignement
Oui. quoique je leur aurais mis ma main dans la figure (en disant ça poliment). Envoies-les moi, la prochaine fois: je te les recadrerai dans la grande tradition de tolérance qui est la mienne.
et de progrès.
Tu as tort: rien ne vaut un bon coup bas de temps en temps
En effet, la nouvelle tâche de Pouyss, faire de la Normandie et de l’Alençon, dont les paroisses étaient rattachées à l’archidiocèse métropolitain de Rouen, des terres aristotéliciennes, trouva dans la création de ce nouvel ordre religieux, voué au saint martyr de la Normandie, Lescure, un moteur de l’Eglise dans cette province. Initialement, l’Ordre devait en effet former des clercs pour les envoyer prêcher dans les paroisses normandes, alors désertées par Rome, ou ailleurs dans les Royaumes.
Pendant deux mois, Pouyss se battit pour que de la Normandie naisse un ordre nouveau et éclairé, et pour que de cet ordre naisse une Normandie nouvelle, fière de sa foi, de sorte que cette symbiose devait sceller la réconciliation entre les Normands et l’Eglise. C’est pour cela qu’aidé de son ami laïc Aluthor, des ex-Franciscains Morgan de Sauvigny et Cedric des Flandres, de Jeandalf, et de Lodovicus, personne dont les qualités avaient plu à Pouyss, il put faire de l’Ordre Lescurien l’incarnation du renouveau de l’Eglise en Normandie, pour rétablir la justice que Dieu avait voulu.
Les Lescuriens recrutèrent nombre de clercs normands ou alençonnais, comme la mère Lexartey, les frères Adremir et Kaioh, en qui Pouyss voyait l’avenir du clergé de son archidiocèse,, ainsi que la mère Jandebohem, qui occupa une place particulière dans son cœur, mais aussi des clercs ou des laïcs extérieurs à la Normandie et à l’Alençon, comme le frère Archimbaud, de sorte que l’Ordre Lescurien rayonnerait dans tout le monde aristotélicien.
Par ce travail de longue haleine de rénovation du clergé normand, laissé à exsangue par la croisade, Pouyss parvint à réimplanter à long terme l’Eglise dans son archidiocèse.
Sous le rectorat de Pouyss, l’Ordre Lescurien posa les bases de nombreuses institutions, religieuses ou laïques, dont certaines sont néanmoins restées au point mort, par manque d’effectif ou pour d’autres raisons : ainsi, il donna naissance à la Balance, cabinet juridique lescurien, à l’Assemblée, parti politique lescurien, au Couvent d’Alençon, destiné à devenir la principale bibliothèque lescurienne et au Bouclier, organisme militaire défensif créé avec le rapprochement de l’Ordre Lescurien et de l’Ordre des Chevaliers Francs, dont la Grande Intendante, Lerina, devint une proche amie de Pouyss. Mais le retard pris par la reconnaissance de l’OCF par la Curie laissa en suspens la constitution du Bouclier.
Un homme confronté à moult oppositions
Si Pouyss, en très peu de temps, avait acquis une renommée considérable au sein de l’Eglise, il dut bientôt faire face à de farouches et nombreuses oppositions. En effet, ce réformateur allait parfois à contre-courant de la pensée de son époque.
Déjà à l’époque de la croisade normande, il s’était opposé au cardinal inquisiteur Pater San Giovanni. Mais aucun camp n’avait fléchi et le désastre de la croisade eut lieu, laissant une Normandie en proie aux hérétiques…
C’est cette expérience qui fit prendre conscience à Pouyss qu’aussi grand que fût son désir de réforme, sa seule opinion ne pourrait pas toujours les lui faire accomplir. C’est ainsi que celle menée par la Curie sur les Saintes Armées et l’Inquisition vit deux opinions farouchement antagonistes, celle de Pouyss et celle de Son Eminence Eckris, s’opposer dans le respect mutuel, de sorte que la capacité de chacun à défendre ses positions avec conviction et sincérité forçait l’admiration de l’autre. Mais hélas, Pouyss ne put connaître de son vivant les aboutissements de ces débats endiablés.
Toujours à la Curie, la question du célibat des prêtres engendra une grave discorde entre Pouyss et son ami de toujours, le cardinal lescurien Jeandalf, qui amena ce dernier à quitter l’Ordre Lescurien. Cela devait profondément affecter Pouyss, qui parvint finalement par la suite à concilier les oppositions et à trouver un compromis satisfaisant, mais regrettant les paroles qu’il avait pu dire à Jeandalf.
Par ailleurs, Pouyss était un fervent défenseur du rôle des Ordres religieux et s’attela pour cela à créer une Ambassade à Rome pour ouvrir des débats entre chaque Ordre et favoriser leur entente. Mais il était alors l’un des rares à penser cela, tandis que la majorité voyait un rôle plus important aux Assemblées épiscopales. Et sa mort précoce l’empêcha de mener ce projet à son terme
Dans le même ordre d’idées, un conflit houleux opposa les cardinaux Pouyss et Nolivos, alors primat de France. Ce conflit porta sur la place des Ordres religieux et des Assemblées épiscopales au sein de l’Eglise. Pouyss voyait dans les Ordres, comme l’Ordre Lescurien, des organismes aptes à recruter des clercs pour les former et ainsi servir de moteur à l’Eglise dans ses provinces, comme la province de Rouen pour Pouyss et les Lescuriens. En outre, il voyait dans les Assemblées épiscopales une entrave à sa gestion de sa province. A l’inverse, Son Eminence Nolivos, ainsi que plusieurs évêques français, percevait dans l’opinion de Pouyss un moyen de noyauter le clergé, d’en prendre le contrôle.
En outre, l’AEF vit une autre divergence d’opinions entre Pouyss et ses homologues évêques, à propos du mode nomination de ces mêmes évêques. Monseigneur Lodovicus, un Lescurien que Pouyss avait soutenu pour accéder à l’épiscopat, se fit le chef de file de cette opposition. Hélas ! Pouyss était loin d’être un homme parfait, et son défaut de tempérance engendrait souvent un emportement regrettable, de sorte que Lodovicus quitta l’Ordre Lescurien.
C’est également à cause de cette diplomatie défaillante que Cédric des Flandres, évêque de Dié, ayant échangé des propos vifs avec Pouyss, en fit de même.
C’est sans doute ce caractère colérique qui avait fait tant d’ennemis à Pouyss, mais nul homme sur cette Terre ne pouvait être parfait.
Mais il faut arrêter de prendre la mouche à chaque prétexte. Je commence à en avoir marre d'être le punching-ball de tout le monde. On me tape dessus à la Curie, à l'AEF, en Normandie et maintenant ici. Plus j'essaie de résoudre les problèmes, plus j'en prends plein la gueule.
Une fin brutale
Dans toutes ces luttes verbales, Pouyss avait pesé de tout son poids et avec toute sa force de conviction pour faire ce qu’il lui semblait bon pour l’Eglise.
Certes tous ses actes n’avaient pas forcément été couronnés de succès, mais il demeure que jamais Pouyss ne regretta quoi que ce fût. Son engagement vertueux en faveur de sa conception de l’Eglise était un modèle du genre.
Mais, s’il lui avait fait de fidèles amis, il lui avait également soulevé de farouches ennemis.
Et le déclin de sa vie commença, qui lentement le mènerait à sa perte, une bien grande perte pour l’Eglise, des dires mêmes de certains de ses opposants à la Curie, qui le respectaient profondément et plaçaient en lui une totale confiance.
C’est le décès de FrèreNico, son mentor de toujours, qui fut le déclencheur de son mal-être.
De jour en jour, l’acharnement de ses détracteurs se faisait plus grand. Il luttait pour ses convictions, pour ce qu’il estimait être bon. Mais cet infatigable travailleur sentit que son œuvre n’était plus comprise par la plupart.
C’est lorsque son supérieur Sa Sainteté le Pape Eugène V désavoua la décision de la Curie d’envoyer les Saintes Armées en Anjou que fut porté à Pouyss le coup de grâce. Abandonné par sa hiérarchie, attaqué par ses détracteurs, il quitta la Curie et toutes ses charges lorsque, désabusé, il ne s’estima plus apte à aider l’Eglise.
Il se retira dès lors chez lui, à Fécamp, où sa foi en Dieu resta intacte, mais son énergie diminuait de jour en jour.
Cruelle désillusion que celle d’avoir cru pouvoir apporter quelque chose au monde, quand une sombre coalition réduit à néant l’œuvre de toute une vie dévouée à sa conviction profonde.
Dans la province de Rouen, la nomination d’un non Lescurien à l’archevêché consacra la ruine de sa politique archidiocésaine.
S’il gardait une rancœur envers certains de ses opposants, il ne voulut pas résister ou se venger par un quelconque moyen. Désormais, Pouyss avait compris que le bonheur est une forme de contemplation qu’il devrait s’efforcer d’atteindre seul et loin de Rome et de ses tracas.
Aussi trouva-t-il seulement à la fin de sa vie la sérénité à laquelle il aspirait, se rapprochant par là même du mysticisme d’Aristote. On affirme d’ailleurs que les vapeurs d’encens calvanisées lui permettaient d’atteindre la pure conscience.
Au terme de son existence, il put se consacrer enfin à achever la traduction de l’hagiographie de l’archange Saint Georges, et laissa même quelques manuscrits sur son maître de toujours, FrèreNico, qu’il souhaitait voir canoniser.
Et sa mort de vieillesse prématurée passa relativement inaperçue, comme si la vie de ce grand homme avait été une illusion, fugitive certes, mais tellement importante pour l’Eglise de Dieu.
Pouyss restera donc dans l'histoire comme un saint bâtisseur de l'Eglise aristotélicienne, pour son oeuvre considérable de réforme du dogme qui a été centrale dans sa vie.
Il agissait toujours avec conviction et engagement, mais aussi avec une grande justice, vis-à-vis d'autrui.
Ce n'est pas à nous de choisir ta vie à ta place. A toi de faire un choix. Mais tu peux prendre le temps de la réflexion, si c'est nécessaire.
Il n'a jamais non plus oublié sa terre natale, la défendant contre les fers étrangers mais aussi contre ses propres dangers internes. Cela fait de Pouyss le Saint patron de la Normandie.
Enfin, le rôle qu'il a joué entre Normandie et Bretagne pour la conciliation mérite d'être symbolisé par la crêpe au jambon, ce plat typique de ces régions et que le bon vivant Pouyss aura nombre de fois dévoré avec foi.
Hommages posthumes :
Morgan de Sauvigny a écrit:Je l'ai toujours idéalisé d'ailleurs, un peu trop, c'était un grand homme, pour sûr, mais il avait du Caractère. Et malheur à celui qui le réveillait.
Il a tant fait pour l'Eglise, traduit tant de textes. Je le voyais parfois travailler jusqu'à des heures... enfin, il se serait tué à la tâche, veillant à la moindre erreur dogmatique autant chez les autres que chez lui. Il était très exigeant.
C'était un père spirituel pour moi.
JanDeBohem a écrit:En vérité, je ne sais si Pouyss aurait pu vivre son existence hors l'Eglise, mais l'Eglise en serait différente aujourd'hui et aurait peut être cédé à des utopies destructrices
Lerina a écrit:C'était un homme respecté, de bon conseil, droit et juste et avec beaucoup d'humour. Quand il nous a quitté ce fut un grande perte pour moi. Je l 'appréciais beaucoup. Je lui dois beaucoup. Après sa disparition il y a eut un vide qui n' jamais été vraiment comblé.
Pater San Giovanni a écrit:Malheureusement une fois encore je crois qu'il a été victime de ses convictions et de la fougue de sa jeunesse .... et il fût emporté bien trop tôt, laissant ainsi vraiment un goût d'inachevé à notre histoire commune.
Le Dagsit a écrit:Pouyss était quelqu'un de très impliqué dans les affaires du siècle malgré sa passion pour la théologie et il savait défendre jusqu'au bout une cause
Eckris a écrit:C'était un homme de conciliation, n'hésitant jamais à payer de sa personne pour mener à bien ce qu'il tenait pour juste. Il était pugnace, infatigable ! C'est un Réformateur, et un élement clé de la rénovation de notre dogme, de nos saints écrits. C'est la désillusion des gouvernants de ce monde qui l'a achevé... il avait confiance en notre monde, et ces derniers l'ont déçu profondement.
Mme Pouyss a écrit:J'étais toute fière, mais les gens à qui j'disais qu'mon fils était d'la haute chez les romains, ben ils s'en fichaient. Et pis, lorsqu'il est clamsé, j'ai appris qu'y s'était fait plein d'enn'mis. C'était bien l'fils de sa mère, quoi. Bref, j'l'aime quand même bien, mon fifils à moi.
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