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Message par Pouyss Mer 11 Avr - 15:50

3) Le discours de Bernard Gui

L’élément le plus frappant à la lecture du Livre des sentences est l’usage récurrent du mot “Item (De même)”. En effet, ce mot introduit 1505 fois un paragraphe sur un manuscrit comptant 730 pages, ce qui donne une moyenne de 2,06 occurrences par page:

Illustration n°1: “Occurrences du mot “Item” par sermon”


I) B) 3) M0210


Il est utilisé lorsque Bernard Gui veut décrire les fautes d’un condamné. Celles-ci sont décrites sous forme de listes, chaque faute ayant son propre paragraphe, qui commencent tous par le mot “Item”. L’usage systématique de ce mot n’est pas une originalité de Bernard Gui, étant donné qu’on le retrouve dans de nombreux textes juridiques médiévaux, mais son utilisation pour la description des fautes des condamnés donne un effet particulier à la lecture. Cela lui donne une rythmique qui en renforce l’impression de quantité. En d’autres termes, l’usage systématique du mot “Item” pour introduire chaque faute reprochée au condamné donne le sentiment d’un grand nombre de fautes. Cela est d’autant plus frappant lorsque, sur une même page, on peut lire jusqu’à 8 fois ce mot au début d’un paragraphe, comme on peut le voir dans la sentence contre le Béguin Mathieu Terré 104. De plus, ce fonctionnement par liste de paragraphes débutant par “Item” traduit le soucis d’exhaustivité et d’impartialité cher à Bernard Gui.

Comme décrit précédemment, chaque sermon débute par un court paragraphe décrivant les circonstances de celui-ci. Les formulations varient, décrivant plus ou moins le rôle de l’inquisiteur et les personnes présentes, mais les mêmes informations sont données. Voici le paragraphe introductif du sermon 1, daté du 3 mars 1308, qui, bien que particulièrement court, constitue un bon exemple:

“En l’an du Seigneur 1308, le 3 mars, premier dimanche de Carême, fut prononcé le premier sermon par le frère Bernard Gui, inquisiteur toulousain, dans l’Eglise cathédrale Saint-Etienne de Toulouse, en présence de la cour royale, des consuls de Toulouse et de la foule immense du clergé et du peuple, selon la coutume. Il a reçu le serment des officiers royaux et des consuls de la manière suivante: (Anno Domini M°CCC°VII°, quinto nonas marcii, dominica prima Quadragesime, fuit factus primus sermo per fratem Bernardum Guidonis, inquisitorem Tholosanum, in ecclesia cathedrali Sancti Stephani Tholose, convocata curia regali et consulibus Tholosanis et universitate cleri et populi, ut est moris, in multitudine copiosa et recepit juramentum curialium et consulum in hunc modum.)” 105
On peut observer que ce type de paragraphe est ajouté lors de la rédaction du sermon, étant donné l’usage du passé dans la conjugaison des verbes. Aucun élément ne témoigne d’une éventuelle introduction le jour même du sermon. Il est donc possible que les premières paroles entendues par la population regroupée pour entendre le sermon soient les serments des assesseurs. Nous avons précédemment vu que, suivant les assesseurs présents, il pouvait y avoir un ou deux serments prêtés lors d’un même sermon. Mais tous les serments furent prêtés suivant le modèle que Bernard Gui indiqua par la suite dans sa Practica 106. Lorsqu’un même sermon voit deux serments être prêtés, le second est résumé en donnant la liste des consuls, suivie de: “jurons par ces saints Evangiles de Dieu, etc. comme ci-dessus, immédiatement. (juramus per hec sancta Dei Evangelia et cetera, ut supra inmediate.)” 107. On peut raisonnablement admettre que lorsque les consuls prêtaient réellement serment, la formule complète était dite, et non pas la formule raccourcie que l’on peut lire sur le manuscrit.
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Message par Pouyss Mer 11 Avr - 15:51

Les sentences de remise de peine sont elles aussi retranscrites de manière succincte, mais on ne peut dire si cela était déjà le cas lors du sermon même. En effet, celles-ci sont écrites sous forme de phrases nominales, ce qui témoigne de la moindre importance que l’inquisiteur, ou en tout cas ses notaires, leur apportait. Elles constituent d’ailleurs les seules sentences dont les décisions ne sont pas justifiées:

“ Pierre de Saint-Laurent, de Garrigues, croix simples, visites à Toulouse, deux fois l’an, de l’église Saint-Sernin à l’octave de Pâques; de l’église Saint-Etienne, lors de la commémoration de Saint-Etienne, en août. (Petrus de Sancto Laurentio de Garrigiis, visitationes Tholose bis in anno in octabis Pasche ecclesiam Sancti Stephani)”.
“Toulsaine, veuve de Bernard Hugou, de Roquevidal, croix simples, pèlerinages mineurs contenus dans les lettres de l’inquisiteur et visites à Toulouse comme ci-dessus et autres prescriptions. (Tholosana, uxor quondam Bernardi Ugonis de Rocavidal, peregrinationes propter debilitatem et senectutem ipsius)” 108
Lorsque le nombre de personnes dont la ou les peines sont remises est trop important pour permettre de prononcer une sentence pour chacun, le liste de leurs noms est dite, suivie du contenu de cette remise. On peut observer que les sentences de remise de peine sont systématiquement suivies d’une phrase expliquant que l’inquisiteur peut à tout moment revenir sur sa décision et ordonner au condamné de reprendre sa peine si celui-ci n’a pas montré une motivation suffisante dans sa pénitence:

“Qu’il accomplisse les prescriptions contenues dans les lettres, étant réservé toujours pour les inquisiteurs le pouvoir de le renvoyer au Mur toutes les fois qu’ils l’estimeraient bon, même sans nouvelle procédure. (et faciat generalia contenta in litteris, retenta potestate inquisitoribus semper revocandi eum ad murum si et quandocumque inquisitoribus visum fuerit etiam sine nova causa.)” 109
L’inquisiteur n’ayant pas besoin d’une nouvelle procédure pour annuler la remise de peine, ces décisions n’apparaissent pas dans les sermons, ce qui nous empêche de savoir si ces pénitences se sont révélées efficaces dans la conversion des condamnés. Ces formules varient dans leur forme d’une sentence à l’autre mais pas dans leur contenu.

L’inquisiteur sait cependant se montrer magnanime, comme le montrent certains exemples. Plusieurs personnes, bien que jugées hérétiques, n’ont été condamnées qu’à des pèlerinages mineurs, alors que la peine habituelle prévue est le Mur, si le condamné abjure, et l’abandon à la cour séculière, en cas de refus d’abjurer ou de relaps. L’explication de cette magnanimité est sous-entendue dans la confession des condamnés. En effet, ceux-ci ont expliqué à l’inquisiteur que cette faute était due à leur naïveté, étant jeunes à l’époque des faits. C’est le cas de Guillaume Dubosc et de Jeanne de Proault 110. Dans le cas de Guillaume Dubosc, la sentence explique que la confession s’est faite un an plus tôt (le 22 août 1321) et que les faits ont eu lieu seize ou dix-huit ans avant celle-ci, ce qui nous amène à calculer que ceux-ci se sont déroulés dix-sept à dix-neuf ans avant la date du sermon. Bien que l’on ait pas indication de son âge, on peut supposer que ce condamné était encore jeune à cette époque, ce qui a du justifier la décision de Bernard Gui.

Un condamné, Pierre de Saint-Laurent, de Garrigues, a ainsi également pu profiter de la magnanimité de l’inquisiteur: “Les pèlerinages lui ont été remis en raison de ses infirmités et de sa vieillesse (et fuerunt sibi remisse peregrinationes propter debilitatem et senectutem ipsius.)” 111. Cela s’inscrit dans le cadre d’une remise de peine, accompagnée du port de croix simples et des pèlerinages qui ont ainsi remis. Ces exemples montrent, contrairement à l’imaginaire traditionnel de l’Inquisition, qu’elle sait aussi, de manière exceptionnelle, prendre en compte des circonstances qui atténuent les condamnations. L’inquisiteur lui-même s’efforce de mettre en avant cet aspect de son office, en usant de formulations allant dans ce sens.

“Voulant, avec compassion, adoucir leur peine et leur pénitence, nous élargissons de la prison du Mur les personnes susnommées (Volentes eorum penam ac penitenciam misericorditer mitigare, ipsos superius nominatos a muri carcere de gracia relaxamus)” 112
“Il était jeune alors et pour cette raison, la mesure prise à son encontre fut plus douce et il reçut des croix. (Juvenis erat tunc et ideo mitius actum fuit cum eo et habuit cruces.)”113.
“Parce qu’elle avait de nombreux enfants en bas âge et que son mari, qu’elle craignait, les lui avait fait faire, elle trouva grâce du Mur. (Quia habebat multos pueros parvos et quia vir suus fecerat fieri, quem timebat, invenit gratiam de muro.)” 114
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Message par Pouyss Mer 11 Avr - 15:52

Je ne peux me permettre de supputer sur la bonne foi ou non de l’inquisiteur lorsqu’il a dit ceci, mais il est indéniable que le fait d’avoir usé de cette formule lui serve à faire bien voir son office à la population présente lors du sermon. On peut donc voir, avec cet exemple, à quel point l’intérêt du sermon pour l’inquisiteur est de communiquer avec la population. En effet, celle-ci est partie prenante dans l’office inquisitorial: délations, témoignages, mais aussi rejet social des condamnés. Il est donc nécessaire à l’inquisiteur de s’assurer que la population accepte et même soutienne non seulement le principe même de l’Inquisition, mais aussi son fonctionnement. Dans cette optique, l’Inquisition donne à tous ceux qui assistent au sermon une autorisation de ne pas aller à la messe dominicale pendant vingt à quarante jours, cette indulgence s’étendant à trois mois pour ceux qui aident les inquisiteurs 115. Un exemple montre de manière plus claire encore ce soucis de s’attirer la sympathie populaire: le sermon de la “Réconciliation du château de Cordes (Reconsiliacio castri de Cordua)” 116. La population du village dépendant de ce bâtiment s’était révolté contre l’Inquisition, en la personne du seigneur-évêque d’Albi: Béraud 117. Ce sermon donne l’occasion à Bernard Gui de montrer sa miséricorde en accordant son pardon, en échange de la construction d’une chapelle, en levant la sentence d’excommunication prononcée contre elle.

“Cette absolution ayant été accordée ainsi, ici-même et immédiatement, ces inquisiteurs et le commissaire susdits dudit seigneur-évêque ont réconcilié à leur grâce ces mêmes consuls et ces conseillers, cette communauté et chacune des personnes de l’un et l’autre sexe ici présentes (Qua absolucione sic facta ibidem et incontinenti, dicti inquisitores et conmissarius dicti domini episcopi eosdem consules et consiliarios et ipsam universitatem et singulos de eadem utriusque sexus ibidem presentes ad suam graciam reconsiliaverunt)” 118
Il lui faut donc, selon cette logique, justifier les décisions qu’il prend lorsqu’il condamne une personne. Cela explique pourquoi les sentences de remise de peine sont les seules à ne pas être justifiées, étant les seules à ne pas risquer d’être critiquées. Tout un vocabulaire récurrent est employé pour procéder à ces justifications. Les formulations ci-après se retrouvent régulièrement dans les descriptions de fautes et de peines d’hérétiques présentes dans les 20 sermons du Livre des sentences (le sermon 21 ne retranscrit pas le sermon lui-même, mais seulement les peines). Il serait donc peu pertinent de citer toutes les pages où elles apparaissent. Toutes les citations suivantes ont donc été tirées du sermon 1:

“Il a adoré cet hérétique en disant trois fois “Bénissez” selon le rite des hérétiques (Et adoravit eumdem hereticum dicendo ter “Benedicite” secundum modum hereticorum)”
“la consolation, plutôt vraie désolation (consolamentum immo verius desolamentum)” 119
Ceci décrit le rite Cathare du consolamentum.

“Il leur a donné à manger et à boire et il a adoré ces hérétiques selon le rite hérétique susdit (et dedit eis ad comedendum et bibendum et adoravit dictos hereticos more hereticali predicto)”.
“il a loué le mode de vie et la secte des hérétiques (et ibidem conmendavit vitam et sectam hereticorum)”.
“il a cru alors que les hérétiques étaient des hommes bons et sincères, que leur foi était bonne et qu’on pouvait être sauvé dans leur foi. (quod credidit tunc hereticos esse bonos homines et veraces et habere bonam fidem et posse salvari in fide eorum.)”.
“il a entendu la prédication et la doctrine de ces hérétiques contre la foi catholique et contre les sacrements de la sainte Eglise romaine de Notre-Seigneur-Jésus-Christ. (quod audivit predicationem et doctrinam dictorum hereticorum contra fidem catholicam et contra sacramenta sancte ecclesie Romane Domini nostri Jhesu Christi.)”.
“il a parlé du rôle des hérétiques avec des personnes amies de ceux-ci. Il a entendu parler d’eux et un homme lui a révélé qu’il irait volontiers en Lombardie auprès des hérétiques (alias loqutus est de facto hereticorum cum personis amicis ipsorum hereticorum et audivit loqui de eis et quod quidam homo revelavit sibi quod libenter iret in Lombardiam ad hereticos)” 120
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Message par Pouyss Mer 11 Avr - 15:53

Les descriptions des rituels hérétiques, notamment Cathares, montrent à l’auditoire l’étendue et la précision des connaissances de l’inquisiteur sur ces croyances, et ainsi l’importance des recherches (inquisitio) effectuées pour les combattre. Les formules décrivant les circonstances par lesquelles le condamné a rejoint son hérésie sont destinées à prouver la validité de l’accusation. Celle décrivant les prêches contre le dogme et l’Eglise catholique évite à l’auditoire de les considérer comme pacifiques et présente les hérétiques comme de dangereux ennemis de la foi défendue par l’Inquisition. Enfin, celle décrivant la volonté des hérétiques de fuir en Lombardie interdit de penser que les condamnés n’étaient pas conscients que leur foi était jugée hérétique et donc combattue par l’Inquisition. Cela s’inscrit dans le soucis de donner une image d’exhaustivité et d’impartialité à l’office inquisitorial, et dans celle de présenter les condamnés, à tort ou à raison, comme des gens conscients d’être les ennemis de l’Inquisition et de la foi catholique. Ce soucis de donner une image d’exhaustivité et d’impartialité à l’office inquisitorial s’exprime également dans les passages qui révèlent certains moments de la procédure. Ceux-ci concernent les confessions faites par les accusés à l’inquisiteur:

“Il n’a pas révélé ceci aux inquisiteurs jusqu’à sa citation et sa convocation (et hoc non revelavit inquisitoribus donec fuit citatus et vocatus)”.
“il est évident qu’il avait celé beaucoup de choses en matière d’hérésie lors de la première confession (constat quod multa de facto heresis celaverat in confessione prima)”.
“De même qu’au début, avant de se confesser, il a nié plusieurs fois la vérité devant moi, inquisiteur susdit, et resta dans la négative quelques jours. (Item quod in principio, antequam confiteretur, negavit pluries veritatem coram me inquisitore predicto et fuit in negativa aliquibus diebus)” 121
Quant au soucis de présenter les condamnés comme des gens conscients d’être les ennemis de l’Inquisition et de la foi catholique, il s’exprime également lorsque Bernard Gui dénonce le retour du relaps à l’hérésie qu’il avait abjuré.

“après avoir commis ces fautes et avoir abjuré l’hérésie, comme le chien retourne à son vomi, il a ajouté de nouvelles fautes aux anciennes (quod post predicta commissa per eum et post heresim abjuratam, sicut canis rediens ad vomitum, culpis veteribus addendo novas)” 122
Ainsi, le vocabulaire employé par Bernard Gui, à dessein ou non, n’est pas anodin. Face à une impartialité affichée de l’Inquisition, les hérétiques sont présentés comme de dangereux ennemis de la foi. Selon le principe de la carotte et du bâton, Bernard Gui sait alterner les discours agressifs et ceux mettant en valeur sa mansuétude.
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Message par Pouyss Mer 11 Avr - 15:53

104 Ibid., p. 1376-1377.

105 Ibid., p. 176-177.

106 Voir Annexe n°5: “Formule-type de serment”, p. 147.

107 Bernard Gui, Liber sententiarum..., op. cit., p. 178-180, 204-205, 336-337, 562-563, 868-869 et 1434-1435.

108 Les deux citations se trouvent à la même page. Ibid., p. 178-179.

109 Ibid., p. 340-341.

110 Bernard Gui, Liber sententiarum..., op. cit., respectivement p. 840-841 et 1452-1453.

111 Ibid., p. 178-179.

112 Ibid., p. 978-979.

113 Ibid., p. 214-215.

114 Ibid., p. 216-217

115 Bernard Gui, Practica..., (Mollat), op. cit., Tome I, p. 124-125.

116 Bernard Gui, Liber sententiarum..., op. cit., p. 1218-1219.

117 Voir “Bernard Délicieux”, p. 116.

118 Bernard Gui, Liber sententiarum..., op. cit., p. 1226-1227.

119 Ibid., p. 180-181 à 184-185.

120 Ibid., p. 310-311.

121 Ibid., p. 180-185.

122 Ibid., p. 182-183.
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