I) A) 2)
Pouyss :: Archives :: Dépôt :: Mémoire M2
Page 1 sur 1
I) A) 2)
2) Bernard Gui: destiné à être inquisiteur?
L’auteur du Liber Sententiarum Inquisitionis Tholosanae est l’inquisiteur et frère Prêcheur Bernard Gui. Il ne faut cependant pas se tromper sur la définition du mot “auteur” dans le contexte de la rédaction de cet ouvrage. En effet, aucune ligne n’y est écrite de la main de l’inquisiteur. Ce sont en réalité les notaires inquisitoriaux (Pierre de Clavières, Jacques Marquès, Guillaume Julia et Pierre Sutor) qui ont été chargés du travail de rédaction. Cette information est confirmée par les colophons, accompagnés de sceaux, des notaires qui ont fait ce travail, à la fin des sentences les plus importances. Il est cependant celui qui écrivit et prononça les sermons qui furent par la suite transcrits sur les parchemins constituant le manuscrit. Bernard Gui n’est donc pas celui qui fit le travail de rédaction du manuscrit, mais ce qui y est inscrit n’est cependant que la mise à l’écrit de son travail. Il est donc celui dont la part de travail est la plus fondamentale dans la rédaction de ce manuscrit, ce qui lui confère sans équivoque le titre d’auteur du Liber Sententiarum Inquisitionis Tholosanae. Ainsi, pour en comprendre le contenu, il est nécessaire d’étudier le personnage qui en est le créateur.
Je profite de l’occasion pour faire une parenthèse sur le nom “Bernard Gui”. Son usage, bien que courant, n’est en réalité qu’un choix partial d’un grand nombre d’historiens, que je reprends pour des raisons de simplicité. On ne connaît ce personnage que par des textes en latin où son nom ne se trouve que sous forme déclinée: Bernardus Guidonis. Ainsi, la modernisation de son nom aurait pu se faire sous d’autres formes, comme Bernardo Guido par exemple. Je suppose que si le nom de “Bernard Gui” obtient l’assentiment de la plupart des historiens qui ont étudié ce personnage, c’est parce que cette forme est la plus simple et que c’est celle qui s’apparente le plus à un nom français contemporain. N’oublions cependant pas que Bernard Gui est originaire des environs de Limoges, alors pays de langue occitane, et qu’un nom francisant semble peu adéquat. Malgré ce bémol, je me bornerai cependant par la suite à suivre le chemin tracé par les historiens qui ont déjà travaillé sur ce personnage, et donc à l’appeler Bernard Gui, pour des raisons de simplicité.
Il est né à Royères, près de Limoges, en 1261 ou 1262 32. En 1267, à l’âge de six ou sept ans, il est envoyé au couvent des frères Prêcheurs de Limoges, dans une de leurs écoles réservées aux enfants de la petite noblesse locale 33. Nous ignorons à peu près tout sur sa famille, si ce n’est qu’il avait un oncle maternel, lui aussi ecclésiastique, qui était chantre à l’église de Saint-Trieix, près de Limoges. Son éducation monastique dure huit ans et se finit donc en 1275. En 1279, il débute son noviciat et fait sa profession de foi le 16 septembre 1280, à l’âge de 18 ou 19 ans. Il poursuit alors ses études avant de se consacrer à la prédication. Il commence par des cours de logique à Limoges en 1280 et à Figeac en 1281. Il suit le cursus dominicain habituel en allant étudier la philosophie à Bordeaux en 1282, ce qu’il continue à Limoges en 1283 et 1284. Il connaît ensuite sa première expérience d’enseignement en devenant lecteur de logique dans le couvent de Brives, dans la province de Perpignan. En 1285, il reprend ses études et commence sa formation en théologie à Limoges, ce qu’il poursuit de 1289 à 1291 au studium generale de Montpellier. C’est ainsi que se finissent ses études. A partir de 1291, son ordre lui confie la charge de sous-lecteur au couvent de Limoges pour assister, dans l’enseignement de la théologie, son confrère Pierre Copelli. En 1292, il est nommé lecteur du couvent d’Albi. De 1295 à 1297, il cumule la charge de lecteur avec celle de prieur. Il reprend les mêmes fonctions à Carcassonne d’octobre 1297 à juillet 1301. Puis il exerce la charge de prieur dans le couvent de Castres, et rejoint le couvent de Limoges en août 1305 pour y occuper la même fonction, jusqu’en 1307. Là, il reçoit, le 21 avril 1306, le pape Clément V en route vers Bordeaux avec sa suite de huit cardinaux. Sa principale oeuvre lors de cette charge fut la construction de la bibliothèque du couvent, une des plus importante de l’Ordre. En août 1302, il est nommé Prédicateur général. Cette fonction consiste à choisir soi-même, sans avoir à en rendre compte à sa hiérarchie, le lieu et la durée de la prédication que l’on souhaite faire, les frères Prêcheurs ayant une région strictement délimitée pour prêcher, qui leur est assignée par la hiérarchie. Cette plus grande indépendance permise par cette nouvelle fonction s’accompagne de la possibilité de prendre part aux actes des chapitres généraux et provinciaux.
L’auteur du Liber Sententiarum Inquisitionis Tholosanae est l’inquisiteur et frère Prêcheur Bernard Gui. Il ne faut cependant pas se tromper sur la définition du mot “auteur” dans le contexte de la rédaction de cet ouvrage. En effet, aucune ligne n’y est écrite de la main de l’inquisiteur. Ce sont en réalité les notaires inquisitoriaux (Pierre de Clavières, Jacques Marquès, Guillaume Julia et Pierre Sutor) qui ont été chargés du travail de rédaction. Cette information est confirmée par les colophons, accompagnés de sceaux, des notaires qui ont fait ce travail, à la fin des sentences les plus importances. Il est cependant celui qui écrivit et prononça les sermons qui furent par la suite transcrits sur les parchemins constituant le manuscrit. Bernard Gui n’est donc pas celui qui fit le travail de rédaction du manuscrit, mais ce qui y est inscrit n’est cependant que la mise à l’écrit de son travail. Il est donc celui dont la part de travail est la plus fondamentale dans la rédaction de ce manuscrit, ce qui lui confère sans équivoque le titre d’auteur du Liber Sententiarum Inquisitionis Tholosanae. Ainsi, pour en comprendre le contenu, il est nécessaire d’étudier le personnage qui en est le créateur.
Je profite de l’occasion pour faire une parenthèse sur le nom “Bernard Gui”. Son usage, bien que courant, n’est en réalité qu’un choix partial d’un grand nombre d’historiens, que je reprends pour des raisons de simplicité. On ne connaît ce personnage que par des textes en latin où son nom ne se trouve que sous forme déclinée: Bernardus Guidonis. Ainsi, la modernisation de son nom aurait pu se faire sous d’autres formes, comme Bernardo Guido par exemple. Je suppose que si le nom de “Bernard Gui” obtient l’assentiment de la plupart des historiens qui ont étudié ce personnage, c’est parce que cette forme est la plus simple et que c’est celle qui s’apparente le plus à un nom français contemporain. N’oublions cependant pas que Bernard Gui est originaire des environs de Limoges, alors pays de langue occitane, et qu’un nom francisant semble peu adéquat. Malgré ce bémol, je me bornerai cependant par la suite à suivre le chemin tracé par les historiens qui ont déjà travaillé sur ce personnage, et donc à l’appeler Bernard Gui, pour des raisons de simplicité.
Il est né à Royères, près de Limoges, en 1261 ou 1262 32. En 1267, à l’âge de six ou sept ans, il est envoyé au couvent des frères Prêcheurs de Limoges, dans une de leurs écoles réservées aux enfants de la petite noblesse locale 33. Nous ignorons à peu près tout sur sa famille, si ce n’est qu’il avait un oncle maternel, lui aussi ecclésiastique, qui était chantre à l’église de Saint-Trieix, près de Limoges. Son éducation monastique dure huit ans et se finit donc en 1275. En 1279, il débute son noviciat et fait sa profession de foi le 16 septembre 1280, à l’âge de 18 ou 19 ans. Il poursuit alors ses études avant de se consacrer à la prédication. Il commence par des cours de logique à Limoges en 1280 et à Figeac en 1281. Il suit le cursus dominicain habituel en allant étudier la philosophie à Bordeaux en 1282, ce qu’il continue à Limoges en 1283 et 1284. Il connaît ensuite sa première expérience d’enseignement en devenant lecteur de logique dans le couvent de Brives, dans la province de Perpignan. En 1285, il reprend ses études et commence sa formation en théologie à Limoges, ce qu’il poursuit de 1289 à 1291 au studium generale de Montpellier. C’est ainsi que se finissent ses études. A partir de 1291, son ordre lui confie la charge de sous-lecteur au couvent de Limoges pour assister, dans l’enseignement de la théologie, son confrère Pierre Copelli. En 1292, il est nommé lecteur du couvent d’Albi. De 1295 à 1297, il cumule la charge de lecteur avec celle de prieur. Il reprend les mêmes fonctions à Carcassonne d’octobre 1297 à juillet 1301. Puis il exerce la charge de prieur dans le couvent de Castres, et rejoint le couvent de Limoges en août 1305 pour y occuper la même fonction, jusqu’en 1307. Là, il reçoit, le 21 avril 1306, le pape Clément V en route vers Bordeaux avec sa suite de huit cardinaux. Sa principale oeuvre lors de cette charge fut la construction de la bibliothèque du couvent, une des plus importante de l’Ordre. En août 1302, il est nommé Prédicateur général. Cette fonction consiste à choisir soi-même, sans avoir à en rendre compte à sa hiérarchie, le lieu et la durée de la prédication que l’on souhaite faire, les frères Prêcheurs ayant une région strictement délimitée pour prêcher, qui leur est assignée par la hiérarchie. Cette plus grande indépendance permise par cette nouvelle fonction s’accompagne de la possibilité de prendre part aux actes des chapitres généraux et provinciaux.
Pouyss- Nombre de messages : 213
Age : 43
Date d'inscription : 27/03/2007
Re: I) A) 2)
Il met à profit cette liberté nouvelle pour réunir les textes législatifs qui gèrent l’ordre des Dominicains. En effet, il réunit les Actes des chapitres généraux et provinciaux, textes législatifs qui encadrent la vie des frères Prêcheurs, réunis sous le terme d’Ordo Praedicatorum. Ce travail a été rendu nécessaire par l’absence de codex réunissant ces textes. Pendant les deux ans qui suivent, mais aussi par la suite, il n’a de cesse de poursuivre ce travail de compilation, ce qu’il complète par la rédaction d’un catalogue des prieurs provinciaux de plusieurs provinces de l’Ordre. A la fin de l’année 1304, il offre au Maître Général de l’Ordre, Aymeric de Plaisance, récemment élu, un premier état de son travail, comme en atteste la lettre-dédicace faite à Castres le 22 décembre 1304. Le 16 janvier 1307 constitue pour lui le tournant de sa vie: une lettre du provincial de la province de France l’informe alors qu’il est nommé au poste d’inquisiteur 34. Mais avant d’entrer effectivement en fonction, il est nommé définiteur au chapitre provincial de Condom en juillet et désigné pour représenter la province de Toulouse aux chapitres généraux de Strasbourg, en 1307, et de Padoue, en 1308. Plus tard, le 13 mai 1312, au chapitre général de Carcassonne, il fait partie des 45 électeurs qui, ce jour-là, élisent à l’unanimité frère Bérenger de Landorre, prieur de la province de Toulouse, Maître Général de l’Ordre. Parallèlement à sa fonction inquisitoriale, il assume auprès de la cour pontificale des fonctions de curie, en particulier celle de procureur général de son ordre. Celle-ci fait qu’il a en 1318 la responsabilité de préparer le procès de canonisation de Raimond de Pennafort. A Avignon, en 1311, il commence la rédaction des Flores Chronicorum (Chroniques universelles), et achève son histoire des couvents de la province de Provence, opuscule qu’il fait parvenir à frère Guillaume de Laudun, prieur provincial de cette province dominicaine.
Sous le pontificat de Jean XXII, il est envoyé, en compagnie du frère franciscain Bertrand de la Tour, accomplir une difficile mission pacificatrice en Italie. Sur la place principale d’Asti, le dimanche 17 avril 1317, la foule applaudit les deux légats, qui promulguent une trêve, mais ils ne se font pas d’illusion quant aux suites de cette affaire. N’ayant pas confiance dans les assurances qui leur ont été données, il inscrivent dans leur rapport, à leur retour du Piémont, qu’ils “craignent davantage les astuces du renard que l’orgueil du lion”. Ils s’avouent malheureusement impuissants face aux affrontements dont ils sont témoins par la suite en Lombardie et en Emilie, comme en témoigne leur rapport, où ils retranscrivent le témoignage d’un belligérant ayant déclaré: “Si on avait décapité les prisonniers (milanais), il n’en serait plus question aujourd’hui” 35. A Vérone, Bernard Gui côtoie Dante Aligheri, alors en exil, et profite de sa présence dans cette ville pour consulter la riche bibliothèque de la cathédrale, où il recopie des passages d’un ancien recueil d’actes conciliaires (In littera antiqua diftongata), qu’il utilise par la suite dans son propre De tempore celebrationis conciliorum. A Bologne, quelques semaines plus tard, dans la libraria du couvent dominicain, il prend des notes sur un manuscrit contenant les Actes du VIe Concile de Constantinople. Il achève cependant son séjour dans cette ville en devant garder le lit, fin août, à cause d’une forte fièvre. Ironie de l’histoire, c’est selon des circonstances semblables, à la même saison et dans le même lieu que mourut Saint Dominique lui-même. Ils rentrent peu après à Avignon, où ils sont remplacés dans leur mission par Bertrand du Pouget. Le rapport qu’ils rendent à la papauté rend compte d’un échec sans équivoque 36.
Un an plus tard, en 1318, Bernard Gui est de nouveau accompagné de Bertrand de la Tour pour une mission apostolique, cette fois à Paris. Ils doivent convaincre Robert de Béthune, comte de Flandre, d’exécuter le traité de paix qu’il a signé à Paris en 1316 avec le régent du roi de France Philippe V. C’est une mission difficile, deux missions du même type ayant déjà échouées, avec Pierre de la Palu puis Bérenger de Landorre, Maître-Général de l’Ordre des Dominicains, comme ambassadeurs. Ils ne font cependant pas mieux, alors que Gaucelm Dejean, en 1319, y parviendra. Une anecdote est révélatrice des difficultés de mener à bien cette mission. Le mercredi 11 octobre 1318, à Compiègne, au cours d’une séance solennelle, les deux prélats prennent la parole en provençal 37, leur langue maternelle à tous deux. Guillaume Durant, évêque de Mende, leur répond en latin, et le grand bouteiller Henri de Sulli en français. Il s’agit bien là d’un exemple flagrant de ce que l’on appelle un dialogue de sourds. Ce double échec ne pénalise pas Bertrand de la Tour, qui est peu après nommé archevêque puis cardinal. Ce n’est cependant pas le cas de Bernard Gui, qui n’est nommé évêque de Tuy, en Galice, que le 26 août 1323 38. Il reçoit l’ordre de se rendre au plus tôt dans son diocèse, mais il décide de patienter au pied du flanc nord des Pyrénées. Il y reste toute une année, ce qui lui permet d’obtenir une nomination un peu plus avantageuse à Lodève, le 20 juillet 1324. Cet évêché, de la province de Narbonne, ne compte en effet que soixante et une paroisses. Il y passe les sept années restantes de sa vie. Il meurt en effet le 30 décembre 1331, à l’âge de 70 ans, au château de Lauroux et sa dépouille est ensevelie, comme il l’avait demandé, à l’Eglise des Prêcheurs de Limoges en janvier 1332.
Sous le pontificat de Jean XXII, il est envoyé, en compagnie du frère franciscain Bertrand de la Tour, accomplir une difficile mission pacificatrice en Italie. Sur la place principale d’Asti, le dimanche 17 avril 1317, la foule applaudit les deux légats, qui promulguent une trêve, mais ils ne se font pas d’illusion quant aux suites de cette affaire. N’ayant pas confiance dans les assurances qui leur ont été données, il inscrivent dans leur rapport, à leur retour du Piémont, qu’ils “craignent davantage les astuces du renard que l’orgueil du lion”. Ils s’avouent malheureusement impuissants face aux affrontements dont ils sont témoins par la suite en Lombardie et en Emilie, comme en témoigne leur rapport, où ils retranscrivent le témoignage d’un belligérant ayant déclaré: “Si on avait décapité les prisonniers (milanais), il n’en serait plus question aujourd’hui” 35. A Vérone, Bernard Gui côtoie Dante Aligheri, alors en exil, et profite de sa présence dans cette ville pour consulter la riche bibliothèque de la cathédrale, où il recopie des passages d’un ancien recueil d’actes conciliaires (In littera antiqua diftongata), qu’il utilise par la suite dans son propre De tempore celebrationis conciliorum. A Bologne, quelques semaines plus tard, dans la libraria du couvent dominicain, il prend des notes sur un manuscrit contenant les Actes du VIe Concile de Constantinople. Il achève cependant son séjour dans cette ville en devant garder le lit, fin août, à cause d’une forte fièvre. Ironie de l’histoire, c’est selon des circonstances semblables, à la même saison et dans le même lieu que mourut Saint Dominique lui-même. Ils rentrent peu après à Avignon, où ils sont remplacés dans leur mission par Bertrand du Pouget. Le rapport qu’ils rendent à la papauté rend compte d’un échec sans équivoque 36.
Un an plus tard, en 1318, Bernard Gui est de nouveau accompagné de Bertrand de la Tour pour une mission apostolique, cette fois à Paris. Ils doivent convaincre Robert de Béthune, comte de Flandre, d’exécuter le traité de paix qu’il a signé à Paris en 1316 avec le régent du roi de France Philippe V. C’est une mission difficile, deux missions du même type ayant déjà échouées, avec Pierre de la Palu puis Bérenger de Landorre, Maître-Général de l’Ordre des Dominicains, comme ambassadeurs. Ils ne font cependant pas mieux, alors que Gaucelm Dejean, en 1319, y parviendra. Une anecdote est révélatrice des difficultés de mener à bien cette mission. Le mercredi 11 octobre 1318, à Compiègne, au cours d’une séance solennelle, les deux prélats prennent la parole en provençal 37, leur langue maternelle à tous deux. Guillaume Durant, évêque de Mende, leur répond en latin, et le grand bouteiller Henri de Sulli en français. Il s’agit bien là d’un exemple flagrant de ce que l’on appelle un dialogue de sourds. Ce double échec ne pénalise pas Bertrand de la Tour, qui est peu après nommé archevêque puis cardinal. Ce n’est cependant pas le cas de Bernard Gui, qui n’est nommé évêque de Tuy, en Galice, que le 26 août 1323 38. Il reçoit l’ordre de se rendre au plus tôt dans son diocèse, mais il décide de patienter au pied du flanc nord des Pyrénées. Il y reste toute une année, ce qui lui permet d’obtenir une nomination un peu plus avantageuse à Lodève, le 20 juillet 1324. Cet évêché, de la province de Narbonne, ne compte en effet que soixante et une paroisses. Il y passe les sept années restantes de sa vie. Il meurt en effet le 30 décembre 1331, à l’âge de 70 ans, au château de Lauroux et sa dépouille est ensevelie, comme il l’avait demandé, à l’Eglise des Prêcheurs de Limoges en janvier 1332.
Pouyss- Nombre de messages : 213
Age : 43
Date d'inscription : 27/03/2007
Re: I) A) 2)
Bernard Gui “paraît avoir conservé toute sa vie un vif attachement pour sa province d’origine”, comme l’explique Sara Louis 39. Il semble d’ailleurs avoir dans ses écrits une attention toute particulière pour Saint Martial, missionnaire du IVe siècle chargé d’évangéliser les Lémovices et premier évêque de Limoges. C’est lorsqu’il fut nommé prieur de l’abbaye de Limoges qu’il entreprit la construction de la bibliothèque abbatiale, s’inscrivant ainsi dans la tradition locale, l’abbaye de Saint-Martin, tout près de là, ayant une des plus riches bibliothèques de France. Ces conditions favorables au travail scripturaire lui permirent de se lancer dans la rédaction de plusieurs chroniques, tout d’abord sur la l’Ordre des frères Prêcheurs, puis sur l’histoire locale, puis en élargissant à l’histoire du royaume et à l’histoire universelle 40. Il est ainsi l’auteur des Acta capitulorum provincialium, les Actes des chapitres généraux et provinciaux, dont il soumet une première version au Maître Général de l’Ordre Aymeric de Plaisance à la fin de l’année 1304. Dans les années 1312-1313, il achève la rédaction de la Chronique des rois de France (Reges Francorum), du Catalogue des évêques de Toulouse (Nomina episcoporum Tolosanae sedis), de la Chronique des prieurs de Grandmont (Priores Grandimontis) et de la Chronique des prieurs de l’Artige (Priores ordinis Artigiae) 41. La première rédaction de sa Chronique universelle (Flores chronicorum), commencée en mars 1311, est achevée en 1315. Au début de l’année 1316, il termine la première version de son Catalogue des évêques de Limoges (Nomina episcoporum Lemovicensium), et à la fin de cette même année, ou au début de la suivante, son Traité sur les saints du Limousin (Nomina sanctorum quorum corpora Lemovicensem diocesim ornant), inventaire local dont il ne conserve que quelques noms insérés, quelques années plus tard, dans son Speculum sanctorale.
On voit bien, grâce à cette petite liste, qu’il travaille parallèlement à ses différents ouvrages et qu’il s’intéresse tout particulièrement à cette France méridionale où il passe l’essentiel de sa vie. On peut surtout observer que Bernard Gui a un goût tout particulier pour le travail de compilation, grâce à son attachement pour sa région et son Ordre, et ses aptitudes au travail de précision. Charles Molinier le qualifie de “compilateur infatigable, dont l’esprit critique et le jugement sans injustice, le mettent fort au-dessus de la plupart de ses compatriotes” 42. Il s’inscrit cependant parfaitement dans les préoccupations de son temps. En effet, Jacques le Goff définit le XIIIe siècle comme “un siècle du classement et des classifications dans tous les domaines, scientifique et technologique, intellectuel, social, politique et religieux: un siècle de mise en ordre, d’universités, de corporations, de codes juridiques, de réglementation conciliaire, d’ordonnances... d’encyclopédies et de sommes” 43. Mais son oeuvre la plus importante, qui a eu la plus grande postérité, reste sans conteste le Manuel de l’inquisiteur44 (Practica inquisitionis heretice pravitatis). Entre 1321 et 1324, il rédige un manuel destiné à aider les inquisiteurs des générations futures à faire leur travail au mieux. Pour cela, il s’inspire fortement de sa propre expérience dans cette fonction et donc du contenu du Livre des sentences. L’intérêt de cet ouvrage repose essentiellement sur sa description du rôle et des pouvoirs de l’inquisiteur, mais aussi sur celle des hérésies qu’il a combattues, y compris des conseils de précaution pour en interroger les membres. Cet ouvrage est en quelque sorte le “chef d’oeuvre” de Bernard Gui, car il y montre bien son goût pour la précision et l’exhaustivité, et on y trouve toute l’expérience de cet inquisiteur aux quinze années de pratique.
Le bilan de sa vie n’est cependant pas tout rose. Il n’a pas fait partie des étudiants les plus brillants. Il a suivit le parcours classique d’un futur Dominicain et a même eut l’honneur d’être envoyé au studium generale de la province, à Montpellier, mais cela est moins prestigieux que d’être envoyé à Paris 45. Ces études le destinaient à l’enseignement de la théologie au sein de l’Ordre, le poste de lecteur étant un des plus respecté par les frères, mais il n’a jamais montré ni un goût particulier ni d’aptitudes particulières pour cette tâche. Bernard Guénée le définit ainsi comme “un lecteur faute de mieux” 46. C’est vraisemblablement pour cette raison que sa hiérarchie lui a par la suite plutôt confié des fonctions d’administration. Il a été prieur durant douze années, à Albi, Carcassonne, Castres et Limoges. Il a à la fin de sa vie été évêque pendant huit années, à Tuy et à Lodève. Il s’est montré un administrateur consciencieux et très efficace. J’ai déjà parlé de la construction de la bibliothèque de l’abbaye de Limoges, de 1305 à 1307, motivée par le soucis de fournir à ses frères des conditions favorables au développement d’une activité intellectuelle. Dès qu’il arriva dans son nouvel évêché de Lodève, en 1324, il entreprit la visite de son diocèse. Dans le Cartulaire du diocèse de Lodève (Registrum ecclesiarum diocesis Lodovensis), il fournit ainsi un état détaillé des églises et des chapelles qu’il avait visitées. Il améliora ainsi, par différentes mesures, l’organisation administrative de son diocèse, et fit publier des statuts synodaux en octobre 1325. Il régla quelques conflits de nature féodale, et fit reconnaître ses droits de seigneur temporel face au pouvoir royal.
On voit bien, grâce à cette petite liste, qu’il travaille parallèlement à ses différents ouvrages et qu’il s’intéresse tout particulièrement à cette France méridionale où il passe l’essentiel de sa vie. On peut surtout observer que Bernard Gui a un goût tout particulier pour le travail de compilation, grâce à son attachement pour sa région et son Ordre, et ses aptitudes au travail de précision. Charles Molinier le qualifie de “compilateur infatigable, dont l’esprit critique et le jugement sans injustice, le mettent fort au-dessus de la plupart de ses compatriotes” 42. Il s’inscrit cependant parfaitement dans les préoccupations de son temps. En effet, Jacques le Goff définit le XIIIe siècle comme “un siècle du classement et des classifications dans tous les domaines, scientifique et technologique, intellectuel, social, politique et religieux: un siècle de mise en ordre, d’universités, de corporations, de codes juridiques, de réglementation conciliaire, d’ordonnances... d’encyclopédies et de sommes” 43. Mais son oeuvre la plus importante, qui a eu la plus grande postérité, reste sans conteste le Manuel de l’inquisiteur44 (Practica inquisitionis heretice pravitatis). Entre 1321 et 1324, il rédige un manuel destiné à aider les inquisiteurs des générations futures à faire leur travail au mieux. Pour cela, il s’inspire fortement de sa propre expérience dans cette fonction et donc du contenu du Livre des sentences. L’intérêt de cet ouvrage repose essentiellement sur sa description du rôle et des pouvoirs de l’inquisiteur, mais aussi sur celle des hérésies qu’il a combattues, y compris des conseils de précaution pour en interroger les membres. Cet ouvrage est en quelque sorte le “chef d’oeuvre” de Bernard Gui, car il y montre bien son goût pour la précision et l’exhaustivité, et on y trouve toute l’expérience de cet inquisiteur aux quinze années de pratique.
Le bilan de sa vie n’est cependant pas tout rose. Il n’a pas fait partie des étudiants les plus brillants. Il a suivit le parcours classique d’un futur Dominicain et a même eut l’honneur d’être envoyé au studium generale de la province, à Montpellier, mais cela est moins prestigieux que d’être envoyé à Paris 45. Ces études le destinaient à l’enseignement de la théologie au sein de l’Ordre, le poste de lecteur étant un des plus respecté par les frères, mais il n’a jamais montré ni un goût particulier ni d’aptitudes particulières pour cette tâche. Bernard Guénée le définit ainsi comme “un lecteur faute de mieux” 46. C’est vraisemblablement pour cette raison que sa hiérarchie lui a par la suite plutôt confié des fonctions d’administration. Il a été prieur durant douze années, à Albi, Carcassonne, Castres et Limoges. Il a à la fin de sa vie été évêque pendant huit années, à Tuy et à Lodève. Il s’est montré un administrateur consciencieux et très efficace. J’ai déjà parlé de la construction de la bibliothèque de l’abbaye de Limoges, de 1305 à 1307, motivée par le soucis de fournir à ses frères des conditions favorables au développement d’une activité intellectuelle. Dès qu’il arriva dans son nouvel évêché de Lodève, en 1324, il entreprit la visite de son diocèse. Dans le Cartulaire du diocèse de Lodève (Registrum ecclesiarum diocesis Lodovensis), il fournit ainsi un état détaillé des églises et des chapelles qu’il avait visitées. Il améliora ainsi, par différentes mesures, l’organisation administrative de son diocèse, et fit publier des statuts synodaux en octobre 1325. Il régla quelques conflits de nature féodale, et fit reconnaître ses droits de seigneur temporel face au pouvoir royal.
Pouyss- Nombre de messages : 213
Age : 43
Date d'inscription : 27/03/2007
Re: I) A) 2)
On peut maintenant se faire une bonne idée de la psychologie de cet individu haut en couleurs. Contrairement à l’image traditionnelle de l’inquisiteur, Bernard Gui adorait rire 47. Il pensait qu’une journée où l’on avait pas ri était une journée perdue. Une anecdote le montre, lorsqu’il préparait le procès de canonisation de Raymond de Pennafort. A la veille d’être promu évêque de Bayonne, un certain frère Pierre Bernard déclarait, à l’heure de la récréation au couvent d’Avignon, ne pas comprendre pourquoi on cherchait à canoniser des frères défunts alors qu’avec Bernard Gui on en tenait un bien vivant. Il avait cependant la mentalité nécessaire pour accomplir la fonction qui lui assura sa postérité: inquisiteur. Son goût et ses aptitudes pour le travail soigné et précis, dont j’ai déjà parlé au sujet de son oeuvre de compilateur, était en parfait adéquation avec les qualités attendues d’un enquêteur minutieux et soucieux de chaque détail au service de l’Inquisition. Paul Amargier compare son caractère à la bibliothèque conventuelle d’Albi 48, dont Bernard Gui parle avec admiration (il emploie le terme de testudinata): densité des murs, de la voûte, avec des ouvertures, certes, mais de forme quadrangulaire. Il en décrit le sens aigu de l’institution solide, résistante, fidèle à des principes bien éprouvés, fermement défendus. Il le décrit donc bien moins comme un créateur, un innovateur, que comme un gestionnaire habile et consciencieux.
Annette Pales-Gobilliard, quant à elle, met l’accent sur ses qualités d’inquisiteur 49. S’il applique la procédure sans se laisser de marge d’interprétation ou d’innovation, Bernard Gui n’en pas pour autant un monstre froid et sans coeur. Plusieurs exemples démontrent sa mansuétude à l’égard de jeunes gens entraînés dans l’hérésie par leur entourage ou envers des parents nantis d’enfants en bas âge et incapables de se débrouiller seuls. Aucune sentence n’a été prononcée à l’encontre des accusés sans une recherche approfondie de preuves et de témoignages concordants. On en trouve la confirmation dans la sentence rendue contre le faux témoin, Jean de La Salvetat 50. En effet, celui-ci avait déposé contre Pierre Autier, Parfait cathare, ce qui aurait facilité le travail de l’inquisiteur si il n’avait pas fait l’effort de vérifier les informations présentes dans le témoignage. Ce travail révéla les incohérences du témoignage et le faux témoin fut condamné au Mur strict et à une humiliation publique. Alors que d’autres inquisiteurs auraient pu se contenter d’un témoignage, d’autant plus qu’il était à charge, et ne pas chercher plus loin, Bernard Gui a fait l’effort de le vérifier et de s’assurer de la validité des faits qui y étaient décrits. Cet exemple est un témoignage supplémentaire de son soucis d’exactitude et d’impartialité.
Selon cette même logique et ce même état d’esprit, il s’est efforcé de décrire le contenu exact des hérésies qu’il avait à combattre. Bien que ses analyses, et le nom qu’il leur donne, ne soient pas exemptes de tous reproche, elles sont très révélatrices de sa logique inquisitoriale. Le Manuel de l’inquisiteur fournit ces descriptions, accompagnées des moyens d’interroger les membres de chaque hérésie, et des conseils pour mettre à mal leurs stratégies de défense lors des interrogatoires.
Annette Pales-Gobilliard, quant à elle, met l’accent sur ses qualités d’inquisiteur 49. S’il applique la procédure sans se laisser de marge d’interprétation ou d’innovation, Bernard Gui n’en pas pour autant un monstre froid et sans coeur. Plusieurs exemples démontrent sa mansuétude à l’égard de jeunes gens entraînés dans l’hérésie par leur entourage ou envers des parents nantis d’enfants en bas âge et incapables de se débrouiller seuls. Aucune sentence n’a été prononcée à l’encontre des accusés sans une recherche approfondie de preuves et de témoignages concordants. On en trouve la confirmation dans la sentence rendue contre le faux témoin, Jean de La Salvetat 50. En effet, celui-ci avait déposé contre Pierre Autier, Parfait cathare, ce qui aurait facilité le travail de l’inquisiteur si il n’avait pas fait l’effort de vérifier les informations présentes dans le témoignage. Ce travail révéla les incohérences du témoignage et le faux témoin fut condamné au Mur strict et à une humiliation publique. Alors que d’autres inquisiteurs auraient pu se contenter d’un témoignage, d’autant plus qu’il était à charge, et ne pas chercher plus loin, Bernard Gui a fait l’effort de le vérifier et de s’assurer de la validité des faits qui y étaient décrits. Cet exemple est un témoignage supplémentaire de son soucis d’exactitude et d’impartialité.
Selon cette même logique et ce même état d’esprit, il s’est efforcé de décrire le contenu exact des hérésies qu’il avait à combattre. Bien que ses analyses, et le nom qu’il leur donne, ne soient pas exemptes de tous reproche, elles sont très révélatrices de sa logique inquisitoriale. Le Manuel de l’inquisiteur fournit ces descriptions, accompagnées des moyens d’interroger les membres de chaque hérésie, et des conseils pour mettre à mal leurs stratégies de défense lors des interrogatoires.
Pouyss- Nombre de messages : 213
Age : 43
Date d'inscription : 27/03/2007
Re: I) A) 2)
32 P. Amargier, “Eléments pour un portrait de Bernard Gui”, dans M.H. Vicaire (ed.), Bernard Gui et son monde, Cahier de Fanjeaux n°16, Toulouse, 1981, pp. 19 à 29.
33 Bernard Gui, Liber Sententiarum..., op. cit., p. 10.
34 A.M. Lamarrigue, Bernard Gui (1261-1331): un historien et sa méthode, Paris, 2000, p. 38.
35 “et addidit ibidem quidam quod su fuissent decapitati, verbum amplius non fieret de eisdem”, P. Amargier, “Eléments...”, op. cit., p. 24.
36 “et licet iidem inquisitor et minister ad partes accedentes easdem pro reformanda pace multo labore sudaverint, nichil tamen profecerunt”, P. Amargier, “Eléments...”, op. cit., p. 25.
37 “in eorum lingua vulgari”, ibid.
38 Bernard Gui, Liber sententiarum..., op. cit., p. 12.
39 S. Louis, “Les relations de Bernard Gui avec le Limousin”, dans M.H. Vicaire (ed.), Bernard Gui et son monde, Cahier de Fanjeaux n°16, Toulouse, 1981.
40 A.M. Lamarrigue, Bernard Gui..., op. cit., p. 44.
41 Ibid, p. 47.
42 C. Molinier, L’Inquisition dans le midi de la France au XIIIe et au XIVe siècle: étude sur les sources de son histoire, Toulouse, 1880, p. 212.
43 J. le Goff, Saint Louis, Paris, 1996, p. 589.
44 Bernard Gui, Practica..., (Mollat), op. cit.
45 A.M. Lamarrigue, Bernard Gui..., op. cit., p. 40.
46 B. Guénée, Entre l’Eglise et l’Etat. Quatre vies de prélats français à la fin du Moyen Âge, Paris, 1987, p. 57.
47 P. Amargier, “Eléments...”, op. cit., p. 28.
48 Ibid.
49 “Il fut, pour son époque, un grand inquisiteur.”, Bernard Gui, Liber sententiarum..., op. cit., p. 13.
50 Bernard Gui, Liber sententiarum..., op. cit., p. 854.
33 Bernard Gui, Liber Sententiarum..., op. cit., p. 10.
34 A.M. Lamarrigue, Bernard Gui (1261-1331): un historien et sa méthode, Paris, 2000, p. 38.
35 “et addidit ibidem quidam quod su fuissent decapitati, verbum amplius non fieret de eisdem”, P. Amargier, “Eléments...”, op. cit., p. 24.
36 “et licet iidem inquisitor et minister ad partes accedentes easdem pro reformanda pace multo labore sudaverint, nichil tamen profecerunt”, P. Amargier, “Eléments...”, op. cit., p. 25.
37 “in eorum lingua vulgari”, ibid.
38 Bernard Gui, Liber sententiarum..., op. cit., p. 12.
39 S. Louis, “Les relations de Bernard Gui avec le Limousin”, dans M.H. Vicaire (ed.), Bernard Gui et son monde, Cahier de Fanjeaux n°16, Toulouse, 1981.
40 A.M. Lamarrigue, Bernard Gui..., op. cit., p. 44.
41 Ibid, p. 47.
42 C. Molinier, L’Inquisition dans le midi de la France au XIIIe et au XIVe siècle: étude sur les sources de son histoire, Toulouse, 1880, p. 212.
43 J. le Goff, Saint Louis, Paris, 1996, p. 589.
44 Bernard Gui, Practica..., (Mollat), op. cit.
45 A.M. Lamarrigue, Bernard Gui..., op. cit., p. 40.
46 B. Guénée, Entre l’Eglise et l’Etat. Quatre vies de prélats français à la fin du Moyen Âge, Paris, 1987, p. 57.
47 P. Amargier, “Eléments...”, op. cit., p. 28.
48 Ibid.
49 “Il fut, pour son époque, un grand inquisiteur.”, Bernard Gui, Liber sententiarum..., op. cit., p. 13.
50 Bernard Gui, Liber sententiarum..., op. cit., p. 854.
Pouyss- Nombre de messages : 213
Age : 43
Date d'inscription : 27/03/2007
Pouyss :: Archives :: Dépôt :: Mémoire M2
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum