World of the Dead

Pour les interprètes

Ce jeu de rôles, utilisant le système Pouyss, vous met dans la peau d’un groupe de survivant dans un monde dont la majorité de la population, bien que morte, cherche à vous dévorer.

Votre première partie consistera certainement à jouer le premier jour de votre nouvelle vie, lorsque l’invasion morte-vivante s’est déclenchée et que le groupe s’est constitué par la force des choses.

Mais par la suite, ce sera à vous de fixer l’objectif de chacune de vos parties. Vous désirerez certainement vous procurer des armes pour vous défendre et un véhicule pour vous déplacer en limitant les risques.

Mais les armes nécessitent des munitions qu’ils s’agira de trouver et un entretien qu’au moins un de vous devoir savoir faire ou apprendre sur le tas. Quant au véhicule, il a besoin d’essence (voire d’électricité si la batterie est en panne) et a lui aussi besoin d’entretien et donc de savoir-faire, surtout si vous voulez «l’améliorer» un peu...

De plus, vous aurez besoin de vous nourrir, de boire et de vous reposer. Comme l’économie s’est effondrée, il vous faudra rechercher de la nourriture dans les ruines de la civilisation... jusqu’au jour où les réserves seront épuisées et qu’il vous faudra produire vous-même ce dont vous avez besoin. Et comment savoir si l’eau est encore potable? Peut-être est-ce même la consommation de l’eau qui est à l’origine de l’invasion zombie...

Et où vous loger? Au début, il y a de fortes chances que vous soyez dans une grande ville. Il vous faudra alors vous barricader pour repousser les hordes mortes-vivantes. Mais lorsque vous serez prêts, peut-être serait-il préférable d’aller dans un lieu plus reculé et donc moins peuplé de zombies. Là encore se posera le problème de subvenir à vos besoins.

D’ailleurs, le pire de vos problème sera certainement les relations au sein de votre groupe. Vaut-il mieux qu’un chef décide pour tous de ce que vous devez faire, au risque qu’il se comporte en petit tyran mesquin aveuglé par son pouvoir autocratique ou bien fonctionner en groupe équitable dans un idéal communautaire, mais au risque de vous perdre en sempiternels débats stériles?

Et que ferez-vous lorsque l’un de vous se fera contaminer? Serez-vous assez fort pour abattre froidement quelqu’un que vous avez appris à connaître et à apprécier, voire que vous connaissez depuis toujours, mais qui est vraisemblablement condamné à un moment ou à un autre à tenter de vous dévorer? Lorsqu’on lutte bec et ongles pour empêcher une horde de zombies d’entrer dans votre appartement, il n’y a rien de pire que de savoir l’un d’eux parmi vous. Mais peut-être existe-t-il un antidote...

Enfin, n’oubliez pas que vous n’êtes certainement pas les seuls à avoir survécu. De petits gouvernements locaux se sont peut-être constitués. S’agit-il de havres de paix où la solidarité n’est pas un vain mot ou de terrible régimes totalitaires encore plus terribles que les hordes de morts affamés? Et ces bandes de survivants qui parcourent le monde en quête de ressources. Seront-ils pour vous l’occasion de vous faire des alliés dans cette lutte pour la survie ou des renégats prêts à profiter de l’occasion à vos dépends?

Pour tout celà, de nombreuses qualités seront nécessaires. Sortir de ses barricades nécessite de savoir où aller. Connaissez-vous bien les lieux ou faudrait-il que quelqu’un prenne le risque de partir en éclaireur? Pouvez-vous courir assez vite pour échapper aux zombies ou assez discret pour vous cacher d’eux? Souvent, lorsqu’une situation paraît désespérée, une idée de génie utilisant un savoir-faire semblant jusqu’ici inutile vous sauve la mise.

Faire une équipe entièrement constituée de fous de la gâchette sera impressionnante dans certains cas mais totalement inutile dans d’autres. Et pour survivre, vous devrez vous sortir de toutes les situations. D’où l’utilité d’une équipe polyvalente, capable de faire face à tout ce qui pourrait se présenter à vous.


Pour le narrateur

L’idéal serait qu’il fixe certains points avant le premier scénario, c’est-à-dire...

... la contamination,..

Comment a-t-elle commencé? Comment s’est-elle répandue? D’ailleurs, le terme «contamination» n’est pas obligatoirement à prendre dans un sens scientifique. Il peut aussi s’agir de l’effet d’une force surnaturelle, voire divine. Et où a-t-elle commencé? À quelle vitesse s’est-elle étendue? Quelles sont les zones les plus touchées?

... les contaminés,..

Un zombie peut-il contaminer un survivant? Comment? Combien de temps celà prend-il pour qu’un contaminé devienne un zombie? À moins que la transformation ne survienne qu’à la mort de la victime. Un contaminé a-t-il des symptômes marquant son état ou celà se révèle-t-il uniquement lorsque le contaminé se transforme? Comment se fait la transformation? Combien de temps celà prend-il?

... les zombies,..

Une question qui peut paraître stupide mais qui a une grande importance: les zombies sont-ils des morts-vivants? Car il est tout à fait possible de concevoir des gens vivants mais atteints d’un mal particulièrement violent (la rage est un bon exemple mais elle nécessite d’avoir muté pour avoir fait autant de victimes).

Et que savent-ils faire? Pensent-ils? Peuvent-ils courir, parler, continuer leur vie quotidienne, ressentir des sentiments..? Que recherchent-ils? Simplement manger tout ce qu’ils trouvent ou sont-ils plus subtils? S’ils sont morts, la rigidité cadavérique et la décomposition les affecte-elle ou sont-ils dans un état différent de la mort telle que nous la connaissons?

... les survivants,..

Où en est la population de la ville? Reste-t-il beaucoup de survivants ou les personnages risquent-ils de ne devoir compter que sur eux-mêmes? Et au niveau de la région, du pays, du continent et du monde?

Les survivants ont-ils organisé des îlots de résistance? Y a -t-il des zones franches à partir desquelles s’organise une contre-attaque? Ou d’autres pays se satisfont-ils d’une invasion de zombies chez leurs adversaires? Les personnages pourront-ils facilement s’y rendre ou les contrôles sont-ils draconiens?

De même, y a-t-il des bandes de personnes se déplaçant pour récupérer les denrées encore consommables? Ou des groupes armés traquant sans relâche les zombies pour les éliminer? Ou encore des pillards prêts à tout?

Dans tous les cas, sachez conserver une certaine méfiance, voire une agressivité de la part des autres survivants que le groupe, afin de renforcer la tension dramatique. Mais pensez aussi à fournir des alliés lorsque les personnages en ont cruellement besoin. Tout ceci vous permettra d’équilibrer intelligemment la difficulté de vos parties.

... le contexte,..

L’immense majorité des films de zombies se déroule à la même époque que la réalisation du film. Celà a parfois pour but, comme chez Romero, de présenter une critique sociale par le biais de l’histoire horrifique. La présentation de ce jeu partira du principe que vous faites de même, afin de faciliter les explications, mais vous êtes parfaitement libre de jouer à une autre époque ou dans un univers imaginaire.

Ainsi, vous pouvez très bien créer une campagne de zombies dans un univers de science-fiction, de western, médiéval, d’heroic fantasy, antique... Le plus important est que vous en fassiez part aux interprètes avant qu’ils créent leurs personnages. Et surtout, ils doivent être tous d’accord pour jouer dans cet univers, car imposer un choix si fondamental sera le plus sûr moyen de la voir se démotiver. Enfin, il est préférable de se baser sur un univers assez stéréotypé afin d’éviter des malentendus qui pourriraient votre campagne («Comment çà, j’ai pas le droit de repousser les tirs avec mon épée laser?!»).

... et l’introduction,..

La première partie est généralement assez similaire d’une campagne à une autre. Les personnages vivent leur vie tranquillement jusqu’à ce que l’invasion commence de manière surprenante et spectaculaire. Dans l’idéal, les joueurs ne doivent pas être en mesure de prévoir quand les zombies vont d’un coup pulluler tout autour d’eux. De ce fait, leur apparition doit être subite et massive.

Les joueurs doivent donc passer le reste de leur partie à improviser pour sauver la vie de leur personnage et celle de leurs proches. Ils ne doivent jamais avoir l’initiative. Ils doivent plutôt sans cesse réagir à l’effondrement de leur quotidien qui les rendra contents d’avoir pu tout simplement s’en sortir vivants. Ce n’est qu’à partir des parties suivantes qu’ils pourront prendre leur sort en main et se donner un nouvel avenir.

... pour être peinard par la suite.

Si tout ceci est bien conçu et si vous arrivez à bien les impliquer, les interprètes devraient arriver à gérer eux-mêmes la suite de la campagne sans que vous ayez besoin de passer des heures à concevoir de longs scénarios détaillés jusqu’à-plus-soif.

De ce fait, la fin d’une partie ne doit jamais être écrit à l’avance. Ce sont les décisions des interprètes et les embûches que le narrateur ne manquera pas de mettre en travers de leur route qui décidera de l’issue d’une partie. La seule chose à savoir lorsqu’une partie commence est: quel est l’objectif des interprètes pour aujourd’hui?

Et s’ils leur arrive de manquer d’imagination, vous pouvez très bien puiser dans vos travaux préparatoires et dans les consignes aux interprètes pour leur pondre une bonne accroche pour lancer ou relancer une partie voire la suite de la campagne.


Les codes du genre

Notez que vous n’avez absolument aucune obligation à respecter tous ces codes. Ce sont des aides qui vous permettront de donner à vos parties une correspondance plus grande avec les films qui ont influencé la création de ce jeu. Mais libre à vous de ne pas respecter les codes qui vous embêtent, tant que les autres joueurs sont d’accord.

Sachez cependant que les réalisateurs de films de zombies ont tendance à les respecter plus ou moins à la lettre, leur originalité venant justement de la manière de les intégrer dans leurs scénarios.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Films_de_zombies

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'D6' : 2, 2, 2