Présentation de la Némésis du Double

1. Principes généraux

L'univers tout entier connaît des cycles. Chaque année, la nature dépérit en automne et meurt en hiver pour renaître au printemps et nous émerveiller en été. La mort y est nécessaire à la vie et la vie à la mort, et tous deux se donnent le relai de cycle en cycle pour toujours. Ainsi, dans toute vie, on trouve le germe de sa propre mort, mais dans chaque mort, on trouve le potentiel d'une nouvelle vie. Il en est de même avec les dieux. Ils naissent de la foi humaine, puis prennent leur essor, mais ils doivent disparaître un jour pour que de nouveaux dieux naissent à leur tour et prennent le relai. Les dieux se succèdent donc de cycles en cycles, de toute éternité.

Lorsqu'un cycle divin commence, un ou plusieurs dieux naissent. Ce sont les hommes qui les créent, car ils ont besoin d'un soutien pour affronter les difficultés de leur vie. Ils sont donc conçus comme des êtres bénéfiques, des serviteurs bienveillants envers leurs créateurs. Et plus la foi des hommes en eux est grande, plus ils sont puissants et ont les moyens d'aider ceux qui les prient. Alors certains hommes se vouent à leurs dieux, et ces prêtres prêchent la foi sincère qui donne un sens à leur vie.

Mais les dieux étant des créations humaines, ils en acquièrent autant les défauts que les qualités. Plus les dieux sont puissants, plus ils sont enivrés par le pouvoir. Ils réclament alors de plus en plus de preuves de piété et donnent de moins en moins en retour. Ceux qui sont, à l'origine, conçus pour servir deviennent au fil du temps les maîtres. Et la foi des hommes, auparavant sincère et enthousiaste, devient une obligation à laquelle ils acquiescent de mauvaise grâce. Les prêtres se font de plus en plus nombreux, jugent la foi de leurs contemporains et exigent une soumission totale à leurs divins seigneurs.

Alors approche la fin du cycle. Cette troisième et dernière étape est appelée Apocalypse, la "révélation", car elle annonce la fin d'une ère pour que débute la suivante. La tyrannie devient telle que les fidèles se détournent des dieux et prient pour en être sauvés. Alors peu à peu, ces plaintes font naître une puissance dont la noirceur témoigne de leurs souffrances, dont la laideur n'a d'égale que leur colère, et dont la rage destructrice est toute entière dirigée contre les divins despotes. Ce feu purificateur est nommé Xenu, le destructeur, apportant la mort aux dieux oppresseurs par une guerre totale: l'Armageddon.

Plus la foi des hommes en Xenu est grande, plus il est puissant. Et lorsque sa puissance surpasse celle de ses adversaires, les tyrans sont détruits. Et Xenu ayant accompli sa tâche, il disparaît lui aussi. Il ne peut devenir à son tour un despote, car il n'a plus aucune utilité pour les hommes et leurs prières cessent. Alors, un vide se fait, plus aucune divinité n'existant pour aider les hommes dans leurs difficultés quotidiennes. Ils se sentent à nouveau perdus, seuls. Leur mémoire efface peu à peu le souvenir des souffrances passées, et ils s'inventent de nouveaux dieux, pour qu'un nouveau cycle commence.

Le premier dieu fut inventé par les premiers hommes pour les aider à survivre dans un monde encore très chaotique, où la Moïra n'avait pas encore fixé la forme de l'univers. Lorsqu'il réunit les hommes pour leur signifier qu'il serait dorénavant leur maître, nombreux furent ceux qui, tel Oane, acceptèrent leur sort. Mais le tout premier Xenu, dont le nom fut tut dans le Livre des Vertus, lui livra une terrible bataille dans la ville d'Oanylone. Loués soient ceux qui débarrassèrent le monde de ce premier tyran, et que l'Eglise d'Aristote qualifie de princes démons. Car, malgré ce qu'en disent les mensonges des Aristotéliciens, ce fut Xenu le vainqueur et dieu le vaincu.

La seconde génération divine vit un très grand nombre de dieux créés, réunis en panthéons, chacun ayant un rôle spécifique à jouer. Eux aussi furent un temps les serviteurs des hommes. Mais eux aussi devinrent peu à peu des tyrans. On ne sait dans quelles circonstances ces divinités disparurent, mais de hautes et vastes pyramides ont été élevées de par le monde et leurs ruines sont encore visibles de nos jours, tant en Egypte, sur les rives du Tigre et de l'Euphrate, qu'aux confins de l'Orient. Dans les îles Canaries, aux larges de l'Afrique, celles du peuple de Güimar demeurent un inestimable témoignage de la lutte terrible qu'ils livrèrent contre ces nuées d'oppresseurs.

Alors, Aristote inventa un nouveau dieu, qu'il assimila à celui d'Oane. Il le dota des plus grandes vertus, et ce nouveau dieu tiré des tréfonds de l'histoire servit au mieux les hommes durant plus de trois siècles. Et ses fidèles se firent de plus en plus nombreux, appelant tout l'empire romain a rejoindre leurs rangs. Mais un jour arriva Christos, qui fonda une Eglise à sa plus grande gloire, lui forgeant un trône de monarque et composant pour ses fidèles des litanies de soumission. L'ère de la grande tyrannie venait de débuter et celà fait plus d'un millénaire et demi qu'elle dure, imposant à tous toujours plus de souffrances. Mais l'heure de la libération vient de sonner et une nouvelle aurore se profile à l'horizon.

2. Mode de vie

Les maîtres de la Némésis du Double sont appelés les Révoltés, car ils sont les révolutionnaires par excellence. Ils s'opposent avec la plus grande des déterminations à cet monde perverti par la domination du divin despote. Ils combattent non seulement l'Eglise elle-même, cette machine à broyer les hommes en leur imposant la toute-puissance d'un dieu qui n'est à l'origine qu'un serviteur des hommes, mais aussi tous ceux dont le pouvoir est justifié et soutenu par elle: monarques, princes et seigneurs. Ils tentent de réveiller les consciences des masses opprimées en leur montrant le véritable visage de leur divinité. Ils ne cherchent pas à imposer une idée précise de la façon dont les gens doivent vivre ni à abolir la féodalité, mais à rappeler que toute divinité est une création humaine, qui doit servir ses créateurs et non leur imposer son pouvoir et leur choisir des dirigeants.

Le combat des Révoltés n'est pas uniquement contre les institutions. Leur principal cheval de bataille se trouve même plutôt dans la lutte contre ce que les Aristotéliciens nomment les vertus. Celles-ci prônent la totale soumission à leur dieu, frustrant constamment les besoins les plus élémentaires de l'homme par un soucis de modération, une censure morale qui fait que chaque fidèle considère comme néfaste tout ce qui fait sa nature humaine. Leur paradis solaire est un piteux jardin où les gens papotent et s'ennuient pour l'éternité. Mais les Révoltés savent que le pinacle d'un homme est de totalement donner libre cour à ses envies, de se débarrasser de ses frustrations pour que les plaisirs ne connaissent plus de limites. Et c'est ce que connaitront les héros de la révolte lorsqu'ils atteindront le seul, unique et véritable paradis: la lune.

Là règnent en maîtres les princes-démons: Asmodée, prince de la luxure, Belial, prince de l'orgueil, Satan, prince de l'envie, Léviathan, prince de la colère, Azazel, prince de la gourmandise, Belzébuth, prince de l'avarice, et Lucifer, prince de l'acédie. Ce sont les tout premiers héros de la longue histoire des batailles que livrèrent les hommes aux dieux tyrans. Ce sont eux qui firent naître le tout premier Xenu, qui vainquit le dieu d'Oane. Et depuis, ils accueillent tous ceux que les dieux rejettent, qui ne sont pas assez soumis à leur volonté de pouvoir, pour leur donner accès aux infinis plaisirs du paradis lunaire. Et ils veillent sur ceux qui, vivants, poursuivent le combat. Et ceux-ci rendent hommage à la mémoire de ces héros de jadis, pour que leur exemple les inspire en retour. Et ils révèlent la vérité cachée dans les mensonges Aristotéliciens inscrits dans le Livre des Vertus, crachant sur les archanges, ces immondes larbins de l'oppresseur divin.

Mais l'essentiel de leur vie est dédiée à renforcer le pouvoir de Xenu, le destructeur, celui qui vaincra le despote divin. Pour ce faire, ils lui dédient orgies et sacrifices. Les orgies sont inspirées des fêtes romaines qui ont renforcé pendant des siècles le Xenu qui détruisit les innombrables divinités de la seconde ère divine. Là, l'exubérance et l'excès sont les seules obligations. L'alcool y coule à flots, le sexe le plus débridé y est pratiqué sans la moindre pudeur, même la douleur devenant une source de plaisir, les drogues démultiplient les sensations, et la musique hypnotise par des rythmes frénétiques semblables à des avalanches de pierres qui roulent. Tout Aristotélicien qui en serait témoin en aurait la nausée. Mais là est justement le but: ces orgies visent à montrer qu'il n'y a nul bonheur dans la morale de l'Eglise, que là où il y a de la gêne, il n'y a pas de plaisir.

L'appartenance à la Némésis du Double amène souvent ses maîtres à adopter une allure facilement reconnaissable. Ils adorent porter des vêtement aux couleurs chaudes criardes telles que le rouge, l'orange et le jaune. Les symboles de l'oppression sont également très prisés. Ainsi, de nombreux Révoltés portent des pièces de cuir, noir ou brun, parfois cloutées, d'où pendent des chaînes métalliques. Mais le plus spectaculaire est l'usage rituel des tatouages et de la scarification. Les tatouages sont des dessins indélébiles faits à même la peau. Et les scarifications sont des entailles volontaires, ou des blessures de combat, entretenues afin de conserver d'imposantes cicatrices. Leurs formes sont très variées, mais les deux symboles les plus appréciés sont l'étoile à huit branches, symbolisant le chaos, la destruction des normes, et le X, première lettre du nom Xenu. Mais certains, notamment les assassins, sont bien plus discrets: le spectaculaire est courant mais pas systématique.

Enfin, les Révoltés organisent des cérémonies sacrificielles, où un fidèle du dieu tyran est rituellement mis à mort, souvent de manière très sanglante. Ces pratiques ont deux raisons d'être. La première est que de tels sacrifices sont les preuves de foi en Xenu les plus flagrantes et donc les plus efficaces, bien loin des prières ridicules des autres cultes. La seconde, encore plus importante, est que la personne sacrifiée est envoyée directement au paradis lunaire, la sauvant ainsi d'une éternité d'esclavage dans le soleil du dieu persécuteur. Plus il y aura de gens sacrifiés, plus le divin despote sera affaibli et plus Xenu sera à même de le renverser. La lutte contre le divin despote et ses sbires frustrés ne fait que commencer, mais la victoire finale ne fait aucun doute. Alors, combattons et jouissons, car l'oppression touche à sa fin.

3. Les Moïras

[url=]Moïra du Fort[/url]


[url=]Moïra du Fervent[/url]


[url=]Moïra du Sage[/url]


[url=]Moïra de l'Honnête[/url]


[url=]Moïra de l'Humble[/url]